Le Parisien du 28 novembre en faisait son gros titre en consacrant ses pages 2 et 3 aux habitants des quartiers sensibles. On y rencontre les danseurs amateurs du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) qui « préfèrent brûler les planches ». Pedro, le chauffeur de bus qui n’a jamais été agressé. Laurent Berros, le grand rabbin de Sarcelles qui salue l’œcuménisme de sa cité. Joëlle, bénévole aux Restos du Cœur. Martha Marcello, l’immigrée haïtienne qui a chanté « l’Ode à la Joie » à la Grande-Borne, cité HLM de Grigny. Ils racontent tous « leur fierté de vivre ici, la solidarité, leur soif de reconnaissance, l’engagement des associations, leurs initiatives, leurs espoirs ». 

Cela désespère Jamal, le tenancier du kiosque de la Place Nicole-Neuburger: « Vous savez, toutes les personnes interrogées étaient sous pression. La communication a pris le dessus sur l’information. On crée par microcosme interposé, sans aucun lien entre eux, des services de renseignement virtuel. On croit ainsi savoir ce qui se passe ailleurs, mais toutes les informations ont été au préalable filtrées. » Entre le Wall Street Journal qui titrait « Zone de guerre » et Le Parisien de lundi, j’aimerais trouver un message métissé, un Bondy ni tout noir, ni tout blanc, un message à tête reposée. Insh’allah.

Par Blaise Hofmann

Blaise Hofmann

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