Je poursuis ma tournée des croque-morts de Bondy. Cette fois c’est Roc-Eclerc au bord du périphérique et à côté de Conforama. Honnêtement, ce n’est pas ce qu’il y a de plus engageant avec le tintamarre des voitures et cette vague impression de supermarché. Je parle avec le patron. Pour lui aussi, « les affaires sont dures, très dures ».

Il y a cinq maisons de pompes funèbres à Bondy, beaucoup pour une ville de 60’000 habitants (si je ne me trompe pas). Trop. Et ceci d’autant plus que depuis 4-5 ans, une maison de pompes funèbres musulmanes a fait a apparition, privant les « laïques » d’une partie du marché. « Et pourtant nous travaillons très bien avec la Mosquée de Paris pour les lavements rituels etc… ».

Je vais toquer à la porte du dernier venu « Obsèques France Méditerranée, Pompes funèbres musulmanes » qui semble avoir déstabilisé le marché. Un mot à la porte: en cas d’absence appeler le xxx. Je sors mon téléphone et je compose le numéro.

– Bonjour je suis un journaliste de Suisse et j’aimerais parler avec vous des défunts musulmans de Bondy qui se font rapatrier au pays. On peut se voir?

– Non, maintenant cela ne va pas être possible. On est occupé.

– Alors demain, ou jeudi?

– Non, on ne peut pas savoir, nous avons toujours beaucoup à faire.

– On peut parler au téléphone alors?

-Non nous sommes sur une urgence. Revenez plus tard et regardez si nous sommes là. Clic.

Bon. Soit ils ne veulent pas me parler, soit les affaires vont tellement bien qu’ils sont vraiment débordés. Enquête à suivre.

Par Pierre Nebel

Pierre Nebel

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