L’équipe de basket de Nanterre n’en finit plus de surprendre, après Barcelone, elle vient de remporter son match contre l’équipe de Kiev et tranquillement s’avance vers les marches du podium de l’Euroligue.

Boom boom. Dans le quartier de la halle Carpentier à Paris, une drôle de pulsation résonne en cette veille de week-end. Boom boom. Des artères environnantes, une marée verte afflue vers le stade. « Allez Nanterre, tes supporters sont là ».  A l’intérieur le match vient de commencer. Le speaker chauffe la salle à chaque interruption : « Est-ce que le JSF Nanterre va remporter l’Euroligue de Basket cette année ? » Un oui franc et sonore lui répond. Mais déjà, les joueurs reprennent, Nanterre à l’offensive.

Le meneur fait un signe que seuls ses coéquipiers déchiffrent. Feinte à gauche, dribble et passe aveugle, l’ailier réceptionne, fixe le panier et shoote. Le temps semble s’arrêter, les spectateurs reprennent leur souffle, on entendrait presque s’écraser au sol les énormes gouttes de sueur qui perlent sur les fronts des joueurs. La balle retombe enfin, et ce sont trois points de plus pour les Français. Les deux complices s’élancent dans les airs et rebondissent l’un sur l’autre avant de se replacer en défense.

Dans les tribunes, on peine à se contenir. Dès que le sifflet retentit, chacun s’imagine arbitre : « Il y avait marché là, monsieur ! » On est venu en famille et les plus petits attendent avec impatience l’arrivée de Dunky, la mascotte du club. Sur le côté du terrain, les pom pom girls patientent en rang d’oignons. Heureusement que l’ambiance est torride ce soir, autrement elles risqueraient de prendre froid. Une spectatrice surprend son compagnon qui s’est laissé distraire. Retour au jeu.

Sur le terrain, les Ukrainiens sont dépassés. Leur entraineur s’égosille, s’agite, mais rien n’y fait. Chaque attaque, chaque combinaison est contrée par les Nanterriens. Sur le banc, les joueurs en sueur se couvrent la tête de leur serviette. Le coach de Nanterre réunit ses troupes. Au milieu des basketteurs il semble presque nain mais donne de la voix. Il n’est pas question de se reposer sur les 20 points d’avance. Le public aussi le sait, ce soir Nanterre écrit son histoire en se révélant légitime en Euroligue. Les 10 dernières minutes sont difficiles, après tout, Kiev a un budget double de celui de la JSF et des joueurs d’une grande technique.

Le public pousse, debout pour le money time. Galvanisée l’équipe tient bon malgré de nombreuses erreurs individuelles. Enfin, le coup de sifflet final. Encore une fois, le petit club de banlieue a tenu tête aux plus grands. La recette reste inchangée. Le collectif aura primé. Spectateurs et joueurs se rendent un dernier hommage avant que les projecteurs ne s’éteignent. Pour Nanterre, l’aventure continue.

Rémi Hattinguais

 

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