Le grand jour est enfin arrivé. Le début de la fête du ballon rond a débuté dans la soirée du jeudi 12 juin. Même si ce n’était pas encore le weekend, les férus de football n’auraient raté ça pour rien au monde…

A 20h15 débute la cérémonie d’ouverture de cette 29e coupe du monde. Elle se résume en deux mots : grande déception. De belles idées qui ont pourtant donnés naissance à un mauvais cocktail : entre la nature, la musique et le football, le mélange ne pouvait qu’être bon. Mais non, le flop n’a pas pu être évité. A mon grand désarroi, mon début de soirée footballistique en famille était telle une frappe qui fini sur la transversale : beaucoup d’espoir, peu de résultat. Ces passions du peuple brésilien auraient pu donner un spectacle exceptionnel. La coupe du monde la plus coûteuse de l’histoire n’a malheureusement pas tenu ses promesses : on s’attendait à voir le stade s’enflammer, mais c’est plutôt à l’extérieur que les manifestants ont mis le feu.

Cela n’empêche pas les supporters brésiliens d’être présents, de tout leur corps et de toute leur âme derrière leur équipe. L’ambiance est exceptionnelle. Que de joie, que de cris. Les présentateurs en sont eux-mêmes tout émoustillés. Les gens du monde entier, qui se sont réunis à Sao Paulo, portent fièrement les couleurs du Brésil et supportent l’équipe nationale comme ils l’auraient fait pour leur propre patrie. C’est bien vrai, et cette ouverture de coupe du monde me le prouve encore une fois : le football a le pouvoir de rassembler les peuples, quelles que soient nos différences. J’en frisonne.

 

Cinq étoiles, cinq coupes du monde à leur  palmarès. Pourquoi pas une sixième  ? La Croatie n’avait qu’à bien se tenir. Six Marocains scotché devant leur poste. Six supporters du Brésil, pas étonnant. Une hymne croate sans surprise, une hymne brésilienne pleine d’émotion : une première fois avec la mélodie, une seconde fois a capella accompagnée des supporters, qui criaient haut et fort leur amour pour leur pays et la Seleçao.

Aucune surprise pour l’équipe brésilienne qui a décidé d’aligner l’équipe-type dès le début. Pas de surprise non plus dans la formation de la Croatie à part Mandzukic, l’attaquant du Bayern de Munich, qui a été suspendu. Coup dur pour l’équipe croate qui perd l’un de ses meilleurs éléments. Néanmoins, on a beaucoup attendu du n°7 croate Ivan Rakitic qui vient d’être acheté à près de 19 000 000 d’euros par le FC Barcelone.

L’hymne est suivie d’un lâcher de colombe, devant Ban ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies, juste avant le coup d’envoi. Un vrai moment fort : nous retenons notre souffle, excités comme des puces. Et c’est parti. Le match commence très fort : il y a déjà une grande intensité, parmi les footballeurs, les supporters, et nous, spectateurs. On ne peut s’empêcher de penser au dernier match entre les deux nations, qui s’était soldé par une victoire de la Seleçao : 1 but à 0, marqué par Kaka.

Du Coca qui coule à flot, des chips à porté de main : les occasions de crier ne manquent pas. Plusieurs tentatives, plusieurs occasions : tête de la Croatie qui a failli marquer à la 7e minutes absolument contre le cours du jeu. Nos cœurs ont fait un seul bon. Un frisson d’horreur a parcouru la foule brésilienne.

But contre son camp de Marcelo à la 11e minute : quelle déception. On a peine à croire ce qu’on vient de voir, cet événement paraît surréaliste. Et puis, il y a ce but à la 29e minute sur une superbe frappe croisée à ras-de-terre de Neymar ! Egalisation du Brésil. Mon frère s’est littéralement étouffé, entre deux bouchées de sandwich, en criant le nom de Neymar. Ah quel but ! On reprend enfin espoir.

Entre les deux buts, il y a eu plusieurs actions, les Brésiliens ont tout tenté pour essayer de marquer. Le match est malheureusement descendu en intensité, on attend que quelque chose de palpitant se passe. On s’allonge, le ventre plein, sur les divans et on suit le match un peu moins excités qu’au début.

On attendait beaucoup Oscar, mais il n’a pas encore fait ses preuves pour l’instant. Mi-temps. J’ai presque envie de dire « enfin ». Tout ce stress m’a fait gonflé le ventre (j’avoue que la nourriture en est aussi pour quelque chose) et c’est l’occasion de se ressourcer, d’ouvrir nos pantalons et de s’allonger. La discussion va bon train. On s’indigne devant les moments de mou des Croates, on s’étonne devant les performances de Neymar et on se dit qu’on est seulement à la moitié. Tout peu encore arriver.

La deuxième période commence tranquillement mais est marquée par une grosse possession de balle brésilienne. On entre dans une phase de conservation de balle stérile pour la Croatie. Ils font tourner la balle, sans être réellement dangereux pour le camp adverse. Pas de suspense, je tue donc les minutes sur mon téléphone : DuelQuizz est mon ami.

Il y a beaucoup d’imprécision dans les deux camps, mais ça reste décevant, voire étonnant de la part des Brésiliens. Ils sont censés être les joueurs les plus techniques au monde, on ne retrouve pas ça ce soir malheureusement.

S’en suit un penalty non justifié à la 69e ! Pas de faute et pourtant l’arbitre siffle. Cet événement ajoutera un peu de piment dans le match. Malgré un beau plongeon du gardien qui touche la balle, Neymar marque son but ! Ambiance électrique, on crie, on s’époumone, j’en perds ma voix, enfin un but qui récompense le pays hôte. Un but qui concrétise une réelle domination du Brésil.

Quelques minutes plus tard, un raté incroyable de David Luiz, qui n’a pas cadré sa tête, nous fait clairement sentir que le match devient plus intéressant. On ouvre de nouvelles bouteilles pour que la caféine nous maintienne éveillés après ce petit coup de mou.

Un but refusé à la 83e suite à une faute peu évidente d’Olic sur Julio Cesar rend fous de rage les joueurs croates. Encore une action sujette à controverse puisqu’elle divise les opinions, parce qu’Olic part pour jouer la balle et non pour faire faute. L’arbitre laisse à désirer : il a oublié des fautes, des cartons, a sifflé quand il ne fallait pas et était absent quand on avait besoin de lui. Sa spécialité : les fautes imaginaires.

Après le but de Neymar, les assauts croates se sont multipliés sur le but de Julio Cesar, en vain malgré de belles frappes de loin assez mal repoussées par le portier brésilien. Et puis à la 91e, sur un contre assez anecdotique suite à une jolie récupération de Ramires entré en jeu à la place de Neymar quelques minutes auparavant, Oscar, loin d’être brillant durant ce match, marque un but du pointu qui délivre définitivement la sélection brésilienne.

Une fin de match agréable. Un but de dernière minute que l’on n’espérait pas. On range ce qui reste sur la table et on se prépare à discuter des dernières actions. Nous voilà au début d’une longue aventure footballistique qui commence tranquillement, mais sûrement.

Dalal Jaïdi

 

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