Cette semaine ce n’est pas un mot qui a résonné dans toutes les bouches mais plutôt trois lettres. Elles auraient pu être DSK, mais ce n’est pas le cas. Même s’il faut avouer que celles-ci, aussi, lui sont intimement liées. Il s’agit en fait du triple A.

Quand le AAA s’abaissera, alors la France s’appauvrira… Dès le début de la semaine le scénario catastrophe est tracé : Cet illustre inconnu, s’apparentant à un cri de nouveau-né aantira bientôt l’Europe. Aïe, aïe, aïe le président s’acclama. Alors pour rassurer les marchés, et prouver à Standars & poor’s que nous méritons notre tripe A, on appariera ici, le plus de triple A possible.

Dès le début de la semaine on attaquera fort en Italie. Le climat y est accablant. C’est clair et net, l’austérité s’accompagnera de larmes, mais pas celles du peuple. Celles de la ministre chargée d’expliquer aux italiens qu’ils peuvent dire adieu aux avantages qu’ils n’avaient déjà pas. Rien de nouveau sous les nuages, ils pourront toujours se consoler avec des pennes arrabbiata.

Celle qui sera plus difficile à consoler en revanche c’est la maman du petit Valentin, victime il y a trois ans d’un assassinat épouvantable. 44 coups de couteaux portés par son père. Un geste qui abasourdira plus d’un psychiatre.

Autre geste qui en agaça plus d’un la semaine dernière, celui des acrobates de Greenpeace. Pour prouver l’aggravation du danger nucléaire, ils se sont accaparé les toits de quelques centrales. Et, il faut avouer que ce geste affaiblira la crédibilité de certains. Et donnera des idées à d’autres. A l’école c’est l’algarade. Des parents d’élèves on décidé que, pour arracher leurs enfants des mains d’un prof acariâtre il fallait prendre l’école en otage. Voilà chose faite.

Mais en ces temps de crise économique, l’école, le nucléaire, ce n’est pas alarmant. Tout ce qui compte c’est que l’économie française s‘accoutre de son plus bel apparat. Tout ça pour plaire à l’A .A.A Administration Autoproclamée de l’Arnaque. Grossièrement, une agence de notation américaine qui décide de quels pays peuvent emprunter à des taux plus ou moins avantageux. Tout ça pour rembourser les intérêts des emprunts plus ou moins avantageux dont ils ont déjà  bénéficié. Casse-tête chinois de qui s’affranchira de sa dette chinoise.

Du coup l’Europe est incertaine, nul ne sait si elle s’appauvrira ou si on l’applaudira. De tous les côtés on gesticule de sommet en sommet, on propose des traités, on agite les marchés. On renforce son armada, on enfonce les amalgames. Résultat c’est la note de trois banques françaises qui s’abaissera.

Scénario catastrophe qui se transforme cette semaine en péplum. Du nouveau dans l’almanach de la présidentielle, François Bayrou et Dominique de Villepin se présentent. Qui s’arrachera le cœur des français ? A quels aspirants à la Cour la France s’acclamera-t-elle ? Nul ne sait quelle candidature sera la plus arrangeante. Mais certains savent quelles en sont les plus dérangeantes.

Mais en attendant de savoir qui aantira les marchés français, ailleurs la vie continue. A l’étranger on joue plutôt  à qui aantira le plus son peuple. En Russie, on traficote les bulletins de vote, et en Syrie on joue toujours à la roulette Russe. En clair, le monde va de mal en pis. On accuse même Jean-Michel Aulas de jouer les Bernard Tapis.

En même temps, si Lyon peut mettre 7 buts dans un même match ça devrait rassurer les marchés. On mérite plus qu’un triple A, dans abracadabra il y a 5 A !

Widad Kefti

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