C’était un dimanche, jour du seigneur et de grand froid que notre cher président-candidat-clandestin s’est adressé à la peuplade. Six, huit, peut-être dix chaînes se sont alors accordées pour diffuser l’allocution-interview. Entre le mea culpa et le cours de micro-macro-mytho-économie, ses prévisions étaient une fois de plus basées sur l’épuisement des porte-monnaies.  TVA sociale, taxe Tobin, taxe sur le Coca, taxe sur les mutuelles, taxe sur le tabac… Avec une addition aussi salée, on se demande s’il restera de l’eau pour boire.

En tout cas il ne restera pas grand chose pour manger. Même le prix du jambon-beurre a augmenté. Et ceux sans parler du prix de l’essence, de l’électricité, des transports, des timbres ou encore de la redevance télé. Comme chaque début d’année, c’est la fête à l’inflation.

Ce qui n’augmente pas en revanche, c’est le nombre de logements. Et à l’appel de la fondation Abbé Pierre, le jour de la chandeleur, de nombreux politiques s’y sont rendus pour signer la charte sur le logement. Manque de pot pour le candidat du PS : il a été pris pour de la pâte à crêpe et enfariné par une mal-logée taxée de psychopathe. Ce qui a dû faire fuir Chevènement, puisque, le jour même l’ex-candidat s’est affranchi.

Et dans le pays où l’on taxe la valeur ajoutée, toutes les civilisations ne se valent pas. Elles ont pourtant toutes fait la fortune de Liliane pour qu’on les bassine qu’elles le valent bien… Faut croire que la civilisation qui a vu naître Pinocchio ment.

L’équation est simple : quand on est français² il y a deux choses auxquelles on n’échappe pas : les impôts et la mort. Quand on est français il y a trois choses auxquelles on n’échappe pas : les impôts, la mort et Claude Guéant. C’est ainsi, il est un peu l’épée de Damoclès des temps modernes, la taxe sur la valeur civilisationnelle. Un impôt en plus, proportionnel à ton degré d’étrangéité. Totalement aléatoire, tu ne sais pas pourquoi quand et comment il te tombe dessus mais tu serres les dents toute l’année parce que quand ça tombe, ça fait mal. Et oui, le ministre de l’Intérieur s’est de nouveau surpassé. Il réussit une fois de plus l’exploit d’aller plus loin, plus vite, plus fort. En essayant de réveiller le choc des civilisations.

Il est de plus en plus cher le prix à payer pour vivre au pays des Droits de l’Homme. Le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Un modèle qui a vu naître l’Inquisition, la colonisation, les génocides, et même les tauromachies. Un modèle de marque qui s’exporte plutôt bien, mais comme toute exportation, celle-ci a un prix : une Taxe sur la Violence Ajoutée, payable en nature, au prix de la vie et de la dignité.

Cette semaine, en Syrie, en Egypte, au Sénégal, en Russie, on a bien compris le principe. La liberté, le pouvoir, l’argent, la démocratie, tout se paye au prix fort, celui de vies humaines. Sauf que face à la mort, la démocratie, la liberté, le pouvoir, l’argent, tous font amende honorable. Personne n’échappe à la mort, même une taxe sur l’immortalité ne l’empêcherait pas. La civilisation supérieure -en attendant de pouvoir s’exporter partout dans le monde à coup de vente de rafales hors taxes- ferait mieux de s’occuper de ses populations qui meurent de froid à coup de rafale de vent (TTC Toutes Températures Comprises).

En attendant un monde meilleur, si tant est que ce soit possible, on pourrait demander une nouvelle taxe, celle sur la connerie qui, en vue du niveau de certains propos, semblerait de plus en plus rentable… Elle sortirait peut-être la France de la crise, qui sait…

Widad Ketfi

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