Le restaurant universitaire, c’est un repas équilibré et chaud pour une petite somme. Sauf qu’au niveau du présentoir et dans l’assiette, niveau quantité et qualité, il y a de quoi en faire un fromage. Surtout que pour la rentrée 2013, le prix du repas a augmenté.

Quand on entend crise économique, les réductions budgétaires vont avec. Le restaurant universitaire de l’université Paris 8 l’a bien compris. Au fur et à mesure des mois passés à étudier à l’université Paris 8, j’ai vu la propreté des toilettes se dégrader, j’ai vu des gens se faire voler leur téléphone en sortant de cours. Mais ce qui m’a le plus marquée, c’est la dégringolade du resto U.

Il est midi, vous vous demandez avec vos camarades où vous allez manger. Le petit snack devant le bâtiment B est sympa mais vous y avez mangé toute la semaine dernière. « Un repas équilibré » me souffle Stéphanie, ma copine de classe. « Et si on allait au resto U ? »

Connaissant le restaurant universitaire, je fais la moue, mais me laisse tenter. Après tout, peut-être que ça a changé. Nous montons les escaliers du bâtiment et entrons dans la salle où l’on se sert. Plateau et couverts en main, nous tentons de choisir une entrée parmi un radis froid, une coupelle de carotte râpée orange flashy ou une terrine marronnée.

Direction l’un des pôles viandes ou poisson, où l’on doit choisir nos légumes, féculents qui vont accompagner le steak ou le colin. Là, la personne qui vous sert a l’air assez triste de le faire, et vous somme de choisir. « Haricots verts et poisson s’il vous plaît ». Elle prend mon assiette, y dépose un poisson blanc mouillé par un jus froid et dispose quelques haricots verts. A l’aide de sa cuillère, elle a l’air de compter les haricots et n’hésite pas à en enlever deux, de trop visiblement.

Valerie, en reprise d’études, me rapporte l’autre jour : « J’ai demandé à la dame de la cantine de me rajouter trois morceaux de courgettes, ironiquement. Je pensais qu’elle m’en rajouterait une bonne louche. Elle a compté exactement trois morceaux et me les as jetés dans l’assiette. »

Une fois l’assiette vide posée sur le plateau, Stephanie et moi choisissons notre dessert parmi un pot de mousse au chocolat, un yaourt aux fruits et une banane et nous dirigeons vers la caisse. 3 euros 15 payés à des chargées d’encaissement qui se plaignent entre elles de leur travail, en nous calculant à peine, nous allons nous asseoir au réfectoire.

Le restaurant universitaire est souvent plein, je ne comprends pas ce qui fait sa popularité, car tout y fait fuir : l’accueil glacial, le peu de nourriture servi dans nos assiettes, la température trop basse du poisson et du steak, les caissières qui nous méprisent. A tel point qu’en sortir est une libération. Direction le snack, pour compléter le repas d’un croque-monsieur, histoire de pouvoir tenir jusqu’à la fin des cours, à 19h30.

Galit Levy

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