Les collections, ça ne se passe pas qu’à Paris. Que ce soit chez les filles ou chez les garçons, la mode a désormais droit de cité dans les quartiers. Fini le cliché survêt-baskets. Aujourd’hui, « on se la joue classe, pull, jean, All Stars », assure Melvin de Créteil. Un style plutôt simple et passe partout pour les garçons, idem pour ces demoiselles qui essayent tant bien que mal de suivre les tendances les plus en vogue (mais voilà, Zadig&Voltaire, c’est juste dans les magazines). En banlieue, on s’habille chez Zara, Mango et H&M. Chez Delaveine pour les plus fauchés. Les griffes des classes populaires, en quelque sorte. « Il faut faire avec ses moyens, affirme Christelle du Blanc-Mesnil. La plupart du temps je vais à Châtelet pour les vêtements, voire à Saint-Denis. Pour les chaussures, je préfère aller à Clignancourt où on peut négocier les prix. »

Au marché aux puces de Clignancourt affluent des milliers de jeunes, principalement de banlieue. Tous viennent se procurer à des prix plus bas chaussures et vêtements de marques. « Là-bas, j’achète mes All Stars (chaussures) à 30 euros, explique Melvin, alors qu’en magasin elles valent 50 ou 60 euros. » Les mêmes chaussures que dans Paris intra-muros, à moitié prix, on ne crache pas dessus. Bien souvent les jeunes s’arrangent pour trouver de l’argent, ils travaillent et économisent. Et quand ils ont la chance d’avoir des grands frères et des grandes sœurs, ils essaient de les gratter un peu. Gentiment. Il m’arrive souvent de me dire: « Bon ! Je vais demander 60 euros aux parents, 20 à ma sœur et 15 à mon oncle. Et avec moins de 100 euros, il me faut me débrouiller pour m’acheter ce joli manteau noir, ce jean, ces ballerines, toutes ces choses que j’ai aperçues en boutiques. »

Voilà, ça change des thèmes développés à longueur de pages dans les magazines fashion. C’était la mode près de chez moi.

Axelle Adjanohoun

Axelle Adjanohoun

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