Samedi 25 novembre 2006, la ville de Bondy accueillait le 8e parlement des banlieues, organisé par l’association Agir Pour la Citoyenneté. Ayant pour vocation de réunir les différents acteurs locaux (habitants des quartiers populaires, élus politiques locaux, enseignants, responsables associatifs) pour discuter, débattre des sujets préoccupants qui minent nos quartiers, le parlement des banlieues a pour finalité première de déboucher sur des propositions concrètes qui sont par la suite transmises au Parlement (le vrai), aux partis politiques ainsi qu’aux grandes organisations syndicales.

C’est sur la thématique interrogative « La gauche et les quartiers populaires : rupture ou nouveau départ ? » qu’était invitée Ségolène Royal. Mais c’est sur une toute autre tonalité qu’elle s’est exprimée au sujet des banlieues. On se souvient effectivement de sa visite à Bondy au mois de mai dernier où, non encore investie par les militants PS comme candidate à l’investiture présidentielle, elle prônait un « encadrement militaire » comme solution à la délinquance juvénile. Ce samedi, un jour avant son investiture officielle pour la campagne présidentielle, Ségolène Royal a proposé un contrat, le « Pacte de Bondy» selon lequel elle s’engage à intégrer des propositions issues du parlement des banlieues à son projet présidentiel. Intervenant sur la problématique cruciale de l’emploi et du chômage, c’est sur trois perspectives qu’elle compte résoudre la question des quartiers dits sensibles : la mise en place dans tous les quartiers d’ateliers de création d’entreprises (petites entreprises), par des subventions ; l’accès à une formation pour les jeunes qui n’en n’ont pas, enfin le développement de zones franches, actuellement insatisfaisantes.

Pour développer le premier projet de création d’entreprise, elle imagine des parrainages dans lesquels ceux qui ont déjà réussi parrainent ceux qui sont en difficulté.

Comment Ségolène Royal compte-t-elle concrétiser ce projet, somme toute ambitieux ?

En proposant aux participants du parlement des banlieues de constituer un groupe de travail, auquel elle promet de rester en contact et d’apporter un soutien financier, insistant sur le «devoir de travailler». Car pour « tirer la France vers le haut », Mme Royal répète à plusieurs reprises « J’ai besoin de vous ».

Karim ZERIBI, président de l’association initiatrice du rendez-vous, a annoncé, à l’issue de ce 8ème parlement des banlieues que l’idée séduisante d’aide à la création d’entreprise ne pouvait se faire que par l’implication des chefs d’entreprise eux-mêmes, en faisant «sillonner dans toute la France un bus qui portera le thème de la création d’entreprise en banlieue ». Comme quoi, en banlieue, si des bus ont brûlé, d’autres pourraient briller…

Hanane Kaddour

Photos : Kamel El Houari

Hanane Kaddour

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