Un logement pour tous ! Voila ce qu’ils revendiquent depuis plus d’un mois. Eh oui les expulsés de Cachan, on les avait presque oubliés. On en a parlé et reparlé, on a vu et revu des photos choc sur leurs conditions de vies et puis presque rien, ces derniers jours dans la presse. Où en sont- ils, la situation est-elle toujours bloquée ? C’est avec ces questions qui me trottent dans la tête qu’après les cours je me rends au squat.

– « On m’a promis un cinq pièces ! » me lance une femme.

– « Comment ? »

– « Oui on m’a promis un logement »

C’est comme cela que je fais la connaissance de Soulen F. , au départ elle n’ose pas vraiment me parler, elle me dit que plusieurs journalistes ont déjà écrit sur son histoire et l’on souvent déformée. Quand je comprends qu’elle parle un dialecte que je connais, j’en profite et elle se lâche. Mais c’est quoi cette histoire de cinq pièces ? Une assistante sociale s’occupe de tous les expulsés du squatte qui occupent le premier étage du gymnase. Elle recherche des solutions un peu plus confortables pour ces mères de familles qui vivent et sont obligées d’élever leurs enfants dans des conditions que je pense il est inutile de rappeler. Elle a donc promis a Soulen un appartement de cinq pièces « je l’ai visité, j’étais contente, je pensais enfin pouvoir sortir de cet enfer et reprendre une vie normale, aller travailler et élever mes enfants » mais pas de nouvelles, pas de signature de bail. « C’est comme si on vous donne à manger et on vous dit de ne pas manger, or vous mourez de faim. Je l’ai appelée et rappelée mais elle ne me répond pas ». En attendant elle reste assise là dans ce gymnase et ressasse sans cesse dans sa tête. « Mais pourquoi ? Mais pourquoi?

Mère de quatre enfants, titulaire d’une carte de séjour, intégrée puisqu’elle maîtrise assez bien le français, à la recherche d’un emploi Soulen a-t-elle un bon CV pour l’assistante sociale ? 

Sada Fofana

Sada Fofana

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