Brigitte Delmas est manuelle et aime coudre des costumes d’époque. C’est sa passion, elle y met tout son cœur et son temps libre. Et pour ceux qui sont nuls en couture, c’est un plaisir pour les yeux et l’esprit que de contempler ses créations, peaufinées jusqu’au moindre pli, de la coupe aux ourlets.

Elle reçoit dans le salon de son appartement, où elle confectionne les habits d’antan. Elle y a installé son atelier qui comprend deux des cinq machines à coudre qu’elle possède. Deux machines qui suffisent à la production. Brigitte a déjà fabriqué une cinquantaine de costume de différentes époques en 18 mois. En alternance avec des gardes d’enfant et l’aide à domicile, emplois purement alimentaire, comme on l’aura compris.

Sous mes yeux, elle parfait les contours de ses deux dernières créations, deux costumes d’enfants. Ils prennent vie sur ses deux mannequins (photo du haut). Les accessoires ajoutent une touche finale et nous voila transportés chez Sissi impératrice et notre imaginaire se glisse entre les personnages de cette époque où les châteaux n’étaient pas encore des musées. Le bruit de la machine à coudre me rappelle à la réalité.

Brigitte Delmas (ci-contre) a travaillé dans les ateliers de Claude Montana pendant trois ans, puis chez « Sommier » en tant qu’assistante costumière où elle a appris l’histoire du costume et sa fabrication. En 2008, elle a créé sa micro-entreprise de costumes type renaissance, new Orléans, XVIIIe, empire, crinolines, etc. Elle réalise enfin son rêve de toujours, tous les jours. « Je me suis lancée dans l’aventure, mes enfants étant grands, explique-t-elle. A 52 ans, j’ai voulu tenter ma chance, avec les moyens qu’on nous donne en création de micro-entreprise c’était maintenant ou jamais. Même si ça ne me rapporte pas forcément d’avantages financiers, j’y gagne au moins un avantage psychologique et spirituel. »

La couturière costumière dit manquer autant de moyens matériels que de connaissance en marketing pour se développer et pouvoir vivre de son art. Tant pis, elle continue de coudre par addiction : « Quand je suis stressée par mes enfants, mon mari, mes chats, les voisins, je me mets sur ma machine et je n’entends plus rien, je m’évade. » Brigitte use de son don comme d’une cure de jouvence.

Elle jongle avec dextérité entre les époques et les tissus. Pour la création, la débrouille reste une qualité aussi indispensable que le don qui habite ses doigts. Les tissus, elle les chine au marché parisien Saint-Pierre ou en ligne sur les sites de grossistes. Elle est toujours à la recherche du meilleur prix. Ses créations – costumes et accessoires compris – se vendent aux alentours de 150 euros minimum.

Brigitte va très prochainement fabriquer de nouveaux costumes hommes et femmes époques 18e, Moyen Age et renaissance. En espérant que cette offre élargie fasse décoller ses affaires. « Je voudrais que ce soit ma fille, qui a fait l’école de stylisme et de couture, qui récupère mes machines pour poursuivre mon travail. Elle pourrait monter son entreprise, qui sait. »

Nadia Méhouri

http://christophinecreation.com/

Nadia Méhouri

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