A l’occasion du festival hip hop, un atelier d’écriture avait lieu à la Maison des Métallos, dans le XI° arrondissement parisien. Il était animé par un rappeur engagé, qui appartient à un groupe de Rap underground, Mokless de la Scred Connexion. Des jeunes sont ainsi venus perfectionner leur écriture dans le but de recouvrir leur feuille blanche d’encre.

Après une présentation de tous les participants, chacun s’est concentré sur un thème tiré au sort. Pour beaucoup il s’agissait de la première fois, d’autres avaient déjà une petite expérience en matière d’écriture de texte de rap.

Mokless, le prof d’un jour, est ainsi passé de table en table pour aider les participants à construire un texte cadré, en rapport avec l’instrumental. Certains ont éprouvé le besoin de prendre du recul, d’autres ont directement pris  leurs stylos pour se réapproprier les mots et les faire correspondre à leur personnalité.

« Au départ, je faisais des ateliers d’écriture chez moi, avec des petits de mon quartier, de Barbes, et puis nous avons commencé à chercher une structure, une association et maintenant on me sollicite régulièrement pour ce genre d’atelier », explique Mokless.

Vient le moment où tous les participants doivent présenter leur texte. C’est très libre, certains partent en freestyle comme ces deux jeunes, Madmo et Yeska, venus ici pour essayer de progresser dans l’écriture puisqu’ils rappent déjà dans un groupe, État Major. Les deux jeunes venus des Ulis (91) avaient tiré au sort le thème de la laideur de la ville. Ils sont partis en freestyle et Madmo s’est même permis de refaire une des intrus d’un morceau en beatbox lors d’ une pause pendant que son collègue Yeska crachait un flow qui a produit son effet dans le public d’un jour.

Au tour de Ganjy, une jeune fille qui chante et qui fait du rap depuis plusieurs années déjà. « Je viens pour savoir comment s’organise les ateliers écriture, puisque je maîtrise plus ou moins ma plume », confie t-elle. Son thème pour la séance d’exercice : le sommeil. Elle a choisi d’inviter la jeunesse endormie à s’éveiller, à ouvrir les yeux, à prendre son destin en main pour avancer dans la vie.

Chacun des participants a pu développer son style. Certains ont voulu revendiquer des choses, mettre le doigt sur des questions de société, d’autres ont plutôt opté pour le rap bling-bling, histoire de déconner.

A l’instar de deux jeunes venus spécialement d’Orléans pour l’atelier animé par Mokless. L’un d’eux, avec son look américain, rappe même en anglais. Il correspond parfaitement au prototype du rappeur de Harlem. Son pote reprend le micro, mais en français en tentant de débiter aussi vite que son collègue.

Nora vient elle aussi des Ulis et chante en anglais. Elle est venue pour commencer à écrire et chanter ses propres textes en français. Un autre des participants, Thomas, est beatmaker sous le nom de  Kramé. Lui est venu s’essayer à l’écriture pour essayer de passer de l’autre côté du studio.

A la fin de l’atelier, tout le monde pousse Mokless à freestyler. Il accepte finalement et gratifie son auditoire de quelques punchlines, avant d’offrir son dernière album, Le poids des mots, aux rappeurs en herbe qui le remercie avant de quitter la salle. Tous sont unanimes, ces ateliers son formateurs, voire même « super cool », selon Nora, qui s’est dépêchée de filer au concert de Casey, rappeuse qu’elle apprécie particulièrement.

Amine Benmouhoud

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