Beur sur la ville arrive sur vos écrans. Djamel Bensalah après le succès de Neuilly sa mère revient toujours avec cette idée de casser les clichés avec humour et décalage. Booder tient le rôle d’un policier raté, soi-disant sans avenir dans son quartier de Villeneuve-sous-bois dans le 9-9. Ce département inventé qui se veut le décor des quartiers populaires s’est tourné en partie dans notre si beau département de Seine-Saint-Denis. Mardi soir, avant-première du film à Rosny 2, le public est impatient de voir ce nouveau long métrage surtout que « des comédies drôle, ça fait longtemps que j’en ai pas vues..» nous confie une spectatrice.

Le directeur d’UGC de Rosny se permet même de faire quelques vannes à certaines personnes du public le cherchant bien. Le film commence par une ronde en camion de nos trois fiertés de la police, Khalid Belkacem joué par Booder, Mamadou Seydoux Coulibaly joué par Issa Doumbia et Henri Tong joué par Steve Tran. Le préfet du département imaginaire se rend compte que la nouvelle promotion de lieutenant de Police est composée uniquement de blancs. Il demande donc au chef de la promotion de mettre de la « couleur » dans la police. Et Khalid le petit flic, va devenir un lieutenant enquêtant sur une affaire à rebondissement. Un Maghrébin, un Noir et un Asiatique sont donc élevé de rang pour devenir le symbole d’une police plus proche des habitants.

Le film joue sur les clichés sur la banlieue et sur l’islam, un humour tranchant est au rendez vous, contrairement aux anciens films de Bensalah plus souples mais très efficaces. La vanne sur la burqa notamment est trop reprise et mise en avant. Cependant le film est bien ficelé et efficace, Booder est très drôle toujours dans son humour vivant et très naturel. Mamadou et Henri les collègues de boulot du lieutenant Khaled sont eux aussi tordants.

A la fin du générique final, Djamel Bensalah, le réalisateur, arrive dans la salle accompagné de ses 3 acteurs improvisés flics le temps d’un film. Jamel, Booder, Issa et Steve arrivent donc pour se vanner entre eux et pour vanner les spectateurs. Entre temps, ils répondent aussi aux questions du public. « Qu’est-ce que c’est kiffant de venir faire cette avant-première dans le 93 ! » crie Booder. On rigole autant que pendant le film. Après avoir fait leur show, on sort de la salle et une séance de dédicaces s’improvise. Photos, autographes, et aussi certains essayent de se faire des contacts, d’autres veulent juste prendre des photos, mais tout le monde apprécie beaucoup et surtout, tout le monde rigole bien.

Djamel Bensalah tourne souvent dans les quartiers du 93 avec des acteurs de banlieue parisienne. C’est aussi ce qui le rend populaire, les banlieusards qui vont le voir se reconnaissent dans les situations et les personnages de ses films. D’ailleurs, en sortant de la salle, on rencontre 3 jeunes réalisateurs autodidactes dont Mohsine Bouabid et Michel Mendy, qui s’envolent bientôt pour New York, pour un séjour tous frais payés afin de  tourner un court-métrage dans la grande pomme. Ils ont gagné le prix du public  dans le concours « Génération Courts ». Après avoir sorti « Libre Arbitre », ils vont donc à la conquête de la ville où tout est possible. La magie du cinéma sans doute…

Amine Benmouhoub et Saïd Benarroudj

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