Comme toute daronne qui se respecte, le temps passé devant la télévision se fait pour moi rarissime.

A part les chaines d’info qui tournent en boucle, histoire d’être au fait de l’actu (parce que c’est quand même. mon job…), j’avoue ne plus me souvenir de la dernière fois où j’ai pu voir un film ou une émission complète.

Alors, quand j’ai vu passer le documentaire « Clasher l’ennui » sur Facebook il y a quelques jours, j’ai cliqué sans savoir si j’irai au bout ou si je passerai en accéléré histoire de capter l’essentiel. Les enfants couchés, posée sur le canapé, je me lance.

Tout commence par une immersion historique au cœur des Ulis, la cité ouvrière sortie de terre dans les années 60. Très vite, le hip-hop s’y impose. On comprend alors l’énorme influence qu’a pu avoir le rap sur les jeunes Ulissiens et comment cet art longtemps décrié s’est imposé dans l’histoire de la ville.

Très vite, je replonge près de 20 ans en arrière.

J’ai grandi dans le 91. Loin des Uis, certes, mais en entendant parler de cette ville depuis mes 14 ans. En 1997,  à travers les premiers textes de  Diam’s.  J’ai d’ailleurs longtemps cherché sa station de RER, en vain.

Retour au début des années 2000 avec une plongée dans les « Dégaine ton style », ces battles de rap qui ont fait vibrer toute la banlieue parisienne et fait rayonner la ville. Bien avant les célèbres « Rap Contenders » parisiens, la banlieue influençait déjà Paname. Les images d’archives font transpirer : l’impression d’y être.

Bienvenue dans une ambiance à la 8 miles, où chaque punchline fait l’effet d’une bombe.

Sinik, Ulteam’Atom, Grodash… De nombreux artistes témoins de cette époque se succèdent au micro.

La fan de rap que je suis répète inlassablement les quelques lyrics qui me reviennent à l’esprit, comme si j’avais 15 ans. Mais au-delà de l’énorme kif artistique, la parole politique est bel et bien présente.

« Dégaine ton style », c’était aussi un exemple d’auto-organisation. La démonstration qu’il est possible de s’affranchir des institutions et des circuits classiques pour réaliser un concept à succès.

Une heure de pur bonheur, qui ont défilé comme 15 minutes. Amateurs, amatrices de hip-hop, conscientisés ou pas. Si vous n’avez qu’un docu à voir en ce moment, c’est celui-ci.

Céline BEAURY

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