En plein centre ville, presque en face de la mairie, à proximité de l’Eglise Saint Pierre, une énorme palissade cache un chantier. Initialement destiné à une grosse opération de promotion foncière, comme le proclamaient quelques affiches qui vendaient des logis paradisiaques, il n’y a, pour le moment, pas de trace de construction. Au contraire c’est très calme. Une plaque sur le côté parle de fouilles archéologiques. J’ai été voir derrière, et j’ai découvert un univers et des gens surtout, fabuleux.
C’est fou, on marche sur des gens morts, et en plus ces gens remontent à très longtemps. Pourtant, il y a des personnes qui s’en foutent. C’est triste. C’est intéressant pour l’Histoire de la France, et ça a échappé momentanément à la destruction par les entrepreneurs. C’est bizarre de savoir qu il y a des vestiges anciens comme ça sous nos pieds qui peuvent être perdus à tout jamais du fait des grosses opérations immobilières. Heureusement, grâce a des subventions de la DRAC, les découvertes archéologiques vont pouvoir continuer.
Sait-on comment vivaient nos ancêtres ? Comment étaient leurs maisons ? Leurs vêtements ? Ce qu’ils mangeaient, le type de paysage qu’ils voyaient…?
L’archéologie c’est la science qui tente de répondre à toutes ces questions. En effet, lorsque les hommes s’installent quelque part, il construisent des maisons, utilisent le bois, la pierre, la terre. Ils fabriquent des objets, enterrent leurs morts… Chaque jour ces activités laissent des traces dans la nature. Retrouver, enregistrer, analyser et comprendre toutes ces traces des sociétés disparues, c’est cela qu’on appelle l’archéologie.
Les archéologues qui travaillent à Bondy font partie de l’INRAP. L’INRAP, c’est l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. Il dépend de l’Etat, des ministères de la culture et de la recherche.L’INRAP, c’est environ 1800 archéologues et collaborateurs qui travaillent toute l’année dans toute la France pour sauver les vestiges du passé. En effet, lorsqu’on réalise des travaux d’aménagement comme la construction d’un bâtiment, d’une route, d’une ligne de chemins de fer ou d’un parking, on risque de détruire des restes de la vie de nos ancêtres. Les archéologues de l’INRAP sont alors appelés pour organiser des fouilles de « sauvetage » ou préventives.
Cependant, la situation est difficile pour l’INRA. Alors que l’institut devait disposer du monopole des fouilles préventives, une nouvelle loi stipule désormais que l’aménageur peut choisir l’opérateur des fouilles parmi les organismes publics ou privés. Les milieux scientifiques ont dénoncé une « privatisation » de l’archéologie préventive. Ils estiment que la loi remet en cause l’équilibre fragile entre l’importance de l’archéologie et les besoins d’aménagement des villes ou des territoires.
Je voudrais rajouter qu’il y a beaucoup de travail mais pas beaucoup de postes qui se créent.
Je voulais remercier tout les archéologues qui m’on donné une autre vision de leur métier. Rien à voir avec se qu’on m’avait appris à l’école. C’est peut-être en grandissant un peu plus moralement, avec du recul, que la conscience de l’intérêt de ce genre de choses vient. J’ai envie de leur dire bon courage. Vous faites un beau métier et j’espère que le prochain président vous aidera.
Par Kamel El Houari