Le Bondy Blog : Si tu devais te présenter…

Disiz La Peste : Je m’appelle Disiz ! Mon nom de scène est Disiz La Peste. Je suis connu pour faire de la musique principalement. Je sors mon douzième album ce vendredi. J’ai également joué dans une pièce de théâtre qui s’appelle « Othello » puis dans un film et deux séries. Je suis père de cinq enfants.

Le Bondy Blog : Tu reviens un an et demi après la sortie de « Pacifique » qui était ton album précédent. Quel bilan en tires-tu ?

Disiz La Peste : Personnellement, je pense que c’est mon plus beau disque ! Je suis allé au bout d’une démarche minutieuse. J’ai un peu de frustration parce que je le voulais comme un disque populaire, dans le bon sens du terme. Souvent lorsqu’on dit populaire on pense à un artiste qui veut vendre des disques ou « faire de la soupe » alors que pas du tout ! Je pense que tu peux faire des grands disques qui touchent tout le monde sans faire de la soupe justement c’était la volonté de « Pacifique ». Malheureusement ça ne l’a pas fait comme je le voulais même si j’en ai vendu pas mal

Le rap, c’est comme le sport ou comme la boxe : il y a un moment où tu penses que tu es encore dans le coup puis dès que tu montes sur le ring, tu vois que tu n’as plus les jambes. Quand je serais en studio et que je sentirais, ça j’arrêterais !

Le Bondy Blog : Tu sors aujourd’hui ton 12ème album solo, tu as l’une des discographies les plus riches du rap français. N’est-il pas difficile d’être pertinent, de trouver des thèmes qui n’ont pas encore été abordés et de se renouveler après une si longue carrière ?

Disiz La Peste: Si je ressentais ça, je ne sortirais plus de disque! Ce n’est pas difficile, j’ai encore des envies de sortir de nouveaux disques. La musique, le rap, c’est comme le sport ou comme la boxe : il y a un moment où tu penses que tu es encore dans le coup puis dès que tu montes sur le ring, tu vois que tu n’as plus les jambes. Quand je serais en studio et que je sentirais, ça j’arrêterais !

Le Bondy Blog : Tu as enregistré cet album en trois semaines. Quelle en a été la genèse ? Qu’est ce qui t’a poussé à repartir en studio ?

Disiz La Peste : La frustration sur « Pacifique » et le fait qu’il ne se déploie pas comme je l’aurais aimé. Ca m’a énormément affecté. Et puis, il y a aussi des raisons personnelles : ma mère a eu des problèmes de santé. Pleins de choses négatives me sont arrivées ces derniers temps qui ont ravivé beaucoup de choses que j’ai vécues plus jeune. C’est cette association d’éléments intenses qui a fait qu’il fallait que j’extériorise ça en studio.

Le Bondy Blog : Ce nouvel opus tranche avec l’album précédent notamment par le choix des productions et le ton de ta voix sur plusieurs morceaux tels que « Kaiju », « Disizilla ». Or, dans « Pacifique » tu semblais être plus en paix avec toi-même et les sonorités, plus douces. Comment s’est opérée cette évolution entre les deux albums ?

Disiz La Peste : Les deux se complètent. Dans « Pacifique », il y a une lutte et le terme désigne la paix intérieure que je recherche, il y a également quelque chose d’un peu éteint. Par exemple, dans l’intro de « Pacifique », je parle de quelqu’un qui est dépressif et au fond de son lit. Dans « Disizilla », l’intro parle d’une personne qui se réveille et qui ne supporte plus la douleur. Les thématiques dans les deux albums sont les mêmes sauf qu’il y en a une qui est traitée par la nuance et par toute la douleur que je vais essayer de comprendre et d’apaiser ; dans mon nouvel album, la douleur est là mais je ne peux plus la contenir donc je la sors. Dans la forme, les deux disques sont différents mais dans le fond, globalement mes morceaux parlent toujours de la même chose.

Interview de Disiz La Peste à l’occasion de la sortie de son album Disizilla pour le Bondy Blog, 13 septembre 2018 @ElsaGoudenege

Aujourd’hui, beaucoup réfléchissent au titre par titre, surtout avec les streaming. Pour moi, un album c’est comme une œuvre littéraire ou un film. J’ai besoin que tout s’emboîte, qu’il y ait des liaisons entre tel et tel morceau

Le Bondy Blog : Le Japon revient souvent dans ton nouvel album avec des titres comme « Hiroshima » « Kaiji » « Disizilla », on peut le remarquer sur la pochette de l’album. Est-ce une culture qui te fascine depuis toujours ?

Disiz La Peste : Le Japon est un véhicule dans le disque, j’utilise une manière de faire qu’ont les Japonais dans leur culture à savoir mettre de l’art absolument partout ! J’ai l’impression que la manière avec laquelle il mange c’est un art ! Même le feng shui, cette manière dont tu agences les meubles chez toi, c’est tout un art. En tant qu’artiste, ça me touche. En parallèle, je suis très inspiré par un film japonais, « Akira » de Katsuhiro Ôtomo. Dans mon disque, il est question de monstruosité, de laideur, de ce qu’il y a de bon et de mauvais dans chacun de nous. Je trouve qu’en Occident, on a trop ce côté manichéen où le bien et le mal sont séparés. Cette vision date du dualisme, bien avant l’avènement des religions. Or, chez les Japonais même à l’intérieur des monstres, il y a de la nuance, comme dans « Le voyage de Chihiro ». C’est une vision qui ressemble plus à ce que je suis et à l’être humain en général : il est fait de bon et de moins bon, de laideur et de déception. J’ai préféré ça pour illustrer un disque où il est question de monstruosité plutôt qu’une vision manichéenne qu’on voit chez beaucoup d’artistes comme Beyoncé quand elle sort « I am Sasha Fierce ». C’est genre Dr. Jekyll et Mr Hyde ! Tu vois beaucoup de clips où les artistes se séparent en deux mais je trouve que ça fait pitié ! On l’a vu trop de fois et surtout, c’est une vue de l’esprit faussée, les gens ne ressemblent pas à ça dans la réalité.

Le Bondy Blog : Tu as l’habitude de faire des « albums concepts » autour d’un thème comme « Disizilla ». Pourquoi opter pour ce type d’album plutôt qu’un projet de rap type ?

Disiz La Peste : Je ne me dis jamais que je fais un album concept, je ne réfléchis pas comme ça. Pour moi, un album n’est pas une compilation. Aujourd’hui, beaucoup réfléchissent comme ça surtout avec les streaming où maintenant on réfléchit au titre par titre. Pour moi, un album c’est comme une œuvre littéraire ou un film. Attention, je ne dis pas que je fais mieux que les autres ! Pour moi, c’est juste ma vision des choses. J’ai besoin que tout s’emboîte, qu’il y ait des liaisons entre tel et tel morceau parce que sinon j’ai l’impression que ce sera comme un film composé de plusieurs scènes qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. J’ai besoin de voir le projet dans sa globalité.

Je n’ai pas envie de parler de moi ou de présenter quelque chose si je n’ai rien à dire ! Je n’ai pas envie d’être sur mes réseaux et d’exposer ma vie privée, sinon je ferais de la télé-réalité et je n’ai pas envie de faire ça !

Le Bondy Blog : A l’heure du streaming où plusieurs rappeurs inondent le marché de singles et de projets assez régulièrement pour continuer à exister, tu fais le choix de ne pas trop te montrer entre tes albums. Pourquoi choisis-tu de rester discret ?

Disiz La Peste : Parce que je n’ai pas envie de parler de moi ou de présenter quelque chose si je n’ai rien à dire ! Je n’ai pas envie d’être sur mes réseaux et d’exposer ma vie privée, sinon je ferais de la télé-réalité et je n’ai pas envie de faire ça ! C’est de la merde, je déteste ça. Je ne vais pas me mettre en scène pour au final vendre des disques. Pour moi, c’est très bizarre.

Le Bondy Blog : Un autre thème qui revient régulièrement dans ton album et dans l’ensemble de ta carrière c’est la famille. On sent à travers plusieurs morceaux que tu n’as pas réussi à penser certaines plaies…

Disiz La Peste :  Peut-être que les plaies étaient trop importantes et il y a des plaies que tu ne peux tout simplement pas réparer.

Le Bondy Blog : Dans la chanson « Hiroshima », tu fais une comparaison entre ton enfance et la catastrophe nucléaire, comment t’est venue l’idée de faire cette comparaison-là ?

Disiz La Peste : La métaphore de la radiation par rapport à un évènement est quelque chose que j’ai toujours fait. Je pense qu’il y a des radiations positives et des radiations négatives. Par exemple à chaque fois que je roule en voiture dans ma ville d’Evry et que je repasse devant l’école où j’ai embrassé une fille pour la première fois, je repense à ça ! De la même manière que je suis irradié de ce que j’ai vécu quand j’étais plus jeune de telle sorte qu’encore aujourd’hui, j’ai un peu de tristesse et une manière de penser. Cela me renvoyait à Hiroshima et Nagasaki dans le sens où ces explosions ont complètement irradié la culture japonaise. C’est pour ça que le manga « Akira », qui est pour moi le plus grand manga de tous les temps, n’existerait pas s’il n’y avait pas eu ces deux évènements. Pleins d’autres choses dans la culture japonaise n’auraient pas vu le jour également.

Le Bondy Blog : Tu évoques ta mère dans le morceau « Terre Promise » un texte empli d’émotions. Quels rapports entretiens-tu avec elle aujourd’hui ?

Disiz La Peste : J’ai toujours évité de faire souffrir ma mère parce que la vie lui en avait déjà fait assez baver comme ça. J’ai évité pleins de bêtises alors que j’ai grandi aux Epinettes à Evry, un quartier très difficile avec un environnement anxiogène. Mais il y avait de bonnes choses mais il y avait aussi une proximité avec une certaine délinquance qu’il n’y a pas dans d’autres quartiers. Tu es plus proche du précipice quand tu grandis dans certains endroits en France que dans d’autres. Je pensais souvent à la souffrance que ça pouvait engendrer chez ma mère. Elle se serait tuée si j’étais devenu un délinquant. Elle se serait dit : « Ma vie est ratée ! Au départ c’était niqué, j’ai fait un enfant dans ce contexte de ouf et là je le vois prendre ce chemin, je n’ai plus aucune raison de vivre ». Et quand tu te dis ça à 11-12 ans, c’est une charge extrêmement lourde, un enfant n’a pas à penser à ça et moi je devais déjà penser à tout cela.

Interview de Disiz La Peste à l’occasion de la sortie de son album Disizilla pour le Bondy Blog, 13 septembre 2018 @ElsaGoudenege

Parler avec mon fils du rap actuel me permet d’avoir un curseur mais pour autant je ne fais pas du jeunisme. Je ne vais pas parler de Naruto, ce n’est pas de ma génération. Je vois des mecs de mon âge parler de Naruto, j’ai envie de leur dire « Arrête mon frère ! »

Le Bondy Blog : Dans de précédentes interviews, tu as déclaré que ta famille et notamment tes enfants, influençaient beaucoup ton processus créatif, tu as même déclaré qu’ils t’ont fait découvrir Travis Scott dont les sonorités peuvent se ressentir sur le titre « Hiroshima ». Dans quelle mesure t’ont-ils influencé pour cet opus ?

Disiz La Peste : J’ai mon fils aîné qui est vraiment à fond dans le rap et qui écoute beaucoup de musique, en partie grâce à moi. Aujourd’hui, je n’ai plus trop le temps d’écouter tout ce qui se fait, j’ai beaucoup trop de choses à faire et du coup, lui le fait et on en discute. Il y a des choses qui ne me parlent pas et qui sont plus de son âge comme par exemple l’Américain Lil Yatchy. Ca, je ne comprends pas ! (rires). Parler avec lui me permet d’avoir un curseur mais pour autant je ne fais pas du jeunisme. Je ne vais pas parler de Naruto, ce n’est pas de ma génération. Je vois des mecs de mon âge parler de Naruto, j’ai envie de leur dire « Arrête mon frère ! »

Le Bondy Blog : Tu leur as toujours accordé une grande place dans ta carrière : tes deux fils apparaissent sur la pochette de ton album « Rap Machine » et également dans plusieurs clips. Ta fille est en duo avec toi sur le morceau « Ulysse » qui conclut « Disizilla ». Est-ce que tu évoques avec eux ta jeunesse et ton vécu ?

Disiz La Peste : Je ne leur parle pas trop de ça. Parfois je leur dis « profitez bien de ce que vous avez ». J’essaie d’occulter mon passé parce que je n’ai pas envie de les hanter par mon enfance. J’ai été hanté par l’enfance de ma mère, je n’ai pas envie de reproduire ça.

Le Bondy Blog : Est-ce que tu sens qu’ils sont confrontés aux mêmes problèmes que toi lorsque tu avais leur âge à savoir le questionnement sur l’identité ou encore le racisme ?

Disiz La Peste : Non. Je leur ai mis des pare-feu de ouf ! Il y a plein de sujets où ils n’ont pas à perdre de temps comme moi j’ai perdu du temps.

Il n’y a pas plus experts que nous qui vivons dans les quartiers pour savoir ce qu’on ressent et ce qu’on y vit

Le Bondy Blog : Le morceau « Enfant des rues » pourrait faire écho au titre « La philosophie du hall » issu de ton premier album qui a aujourd’hui 18 ans ou encore « Petit frère » d’IAM. Selon toi, pourquoi en 18 ans il n’y a eu aucune amélioration visible dans de nombreux quartiers de France ?

Disiz La Peste : La situation ne s’est pas améliorée ! On va simplifier les choses et arrêter de partir dans des explications qui n’ont aucun sens parce qu’on fait toujours appel aux experts de la banlieue ou de l’islam alors qu’il n’y a pas plus experts que nous qui vivons dans les quartiers pour savoir ce qu’on ressent et ce qu’on y vit. Ce n’est pas un mec qui vient de je ne sais où, qui ne cite que des chiffres, qui ne comprend pas toutes les sous-couches et les strates qu’il peut y avoir dans les quartiers populaires et qui ne sait pas ce qu’est vivre au bord du précipice qui va nous les expliquer ! En vérité, ils ne connaissent rien et ne savent pas ce que c’est de vivre là-dedans. Il y a un système dominant dans le monde qu’est le capitalisme et dans ce système, il y a des gens en marge, c’est ainsi. Les gens en marges sont les pauvres et à l’intérieur de cette catégorie de gens, il y a encore des critères qui t’excluent encore plus : le fait que tu vives dans un quartier populaire tu vas être exclu, ajoutez à cela le fait que que tu es issu de l’immigration, ça va t’exclure un peu plus.

Le Bondy Blog : On retrouve sur cet album deux duos, l’un avec Sofiane sur « Enfant des rues » justement et l’autre avec Niska sur « Cercle rouge ».  Comment t’est venue l’idée de collaborer avec ces deux artistes ?

Disiz La Peste : Niska c’est la star d’Evry par la suite devenue une star en France, ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?…(rires). Moi ça me touche de voir un petit de chez moi qui éclate tout comme j’ai tout éclaté, ça me fait énormément plaisir! PNL aussi ça me fait trop plaisir, je suis trop content quand je vois des gens comme moi qui ont grandi dans mon secteur en train de tout niquer, je suis vraiment fier. Donc forcément, au moment où je fais un disque qui est une espèce de retour à quelque chose d’instinctif de ce que je faisais avant, ça me semble logique de le faire avec lui parce que j’apprécie vraiment ce qu’il fait, j’ai tout simplement envie qu’on fusionne. Et lui il se dit : « Un mec que j’ai écouté, qui a 20 ans de carrière mais moi aussi j’ai envie de faire quelque chose », c’est un cercle vertueux ! Pour Sofiane, il avait parlé de moi dans quelques interviews et ça m’avait touché parce que beaucoup ne le font pas alors que je sais qu’ils m’écoutent et que je les inspire. Mais vu que j’ai une image qui ne colle pas totalement à celle du mec de quartier, il est difficile de me citer… Alors quand t’as pas de cojones comme peuvent en avoir Fianso ou Damso, tu ne vas pas dire « J’aime Disiz » ! Je me retrouve énormément dans le parcours de Fianso : il a énormément galéré, il était considéré comme le plus fort du 93 mais il a mis du temps à percer, il a éclaté sur le tard. A côté de ça, il fait pleins de choses : il a une émission, il fait du cinéma, c’est un entrepreneur et comme moi il est touche-à-tout !

Le Bondy Blog : Damso et toi aviez teasé sur vos réseaux un duo, il avait même remixé ton morceau « Carré bleu » . Pourtant tu n’es pas présent sur son dernier album « Lithopédion » et il n’est pas sur « Disizilla ». Est-ce que cette collaboration verra le jour ?

Disiz La Peste : C’est un secret (rires) !

Il ne faut pas que les gens qui viennent des cités perdent leur temps en pensant : « Mais au quartier, je vais être considéré comme un babtou parce que je fais des grandes études ». Nique sa mère ! On est là pour faire nos études et avoir notre diplôme, fin de l’histoire ! 

Le Bondy Blog : Dans la chanson « Niquer la fac » tu racontes ton histoire personnelle, celle d’un étudiant à Assas issu d’une cité d’Evry, confronté à la stigmatisation des autres étudiants. C’est un phénomène encore visible aujourd’hui pour pleins d’étudiants issus de quartiers qui accèdent à des facs ou écoles prestigieuses. Quel est ton regard là-dessus ? Comment peut-on y remédier ?

Disiz La Peste : Alors mon regard c’est « Nique sa mère » ! Il ne faut plus se poser ces questions-là, il ne faut pas que les gens qui viennent des cités qu’ils soient Noirs, Arabes ou Blancs se posent ce genre de questions. Ils ne doivent plus perdre leur temps en pensant : « Mais au quartier, je vais être considéré comme un babtou parce que je fais des grandes études, à l’école on me dit des wesh wesh. ». Nique sa mère ! On est là pour faire nos études et avoir notre diplôme, fin de l’histoire ! On n’est pas une expérience sociologique, on n’est pas un miracle, on est là pour notre diplôme et pour conjurer le sort. Charles qui vient de je ne sais où ne se pose pas toutes ces questions et bien Mamadou lui aussi ne doit plus se poser ces questions-là. Quand on aura intégré cette idée dans nos têtes, on va pouvoir changer beaucoup de choses, on aura plus cette charge en plus sachant qu’être étudiant est déjà une charge de ouf ! Tu ne vas pas t’amuser avec tes potes, serrer des meufs, tu vas passer ton temps dans une bibliothèque à étudier des bouquins. Arrêtons de nous rajouter des charges inutiles !

Le Bondy Blog : En 2015, tu organisais au Bataclan un concert en hommage à Malcom X avec de nombreux autres rappeurs français. Pourquoi te fascine-t-il autant ?

Disiz La Peste : C’est un révolutionnaire, un kamikaze parce qu’il a sacrifié son égo et son orgueil pour être au plus proche des gens dont il défendait la cause. Dans son autobiographie, lorsqu’il évoque la racine du complexe de l’Homme noir c’est juste trop fort. Il dit : « J’étais comme vous, j’étais dans l’aliénation et faut qu’on arrête ».

Le Bondy Blog : Tu avais pour projet de traduire l’autobiographie de Malcom X en français, qu’en est-il aujourd’hui ?

Disiz La Peste : C’est une faille dans ma vie qui me rend super triste. L’avocat des ayants-droit de Malcom X ne veut pas. Alors que Malcom X ça touche tout le monde, non seulement les Noirs mais c’est un modèle pour n’importe quelle personne qui défend une cause sur cette planète, pour les femmes ou même les gays.

Le Bondy Blog : Pourra-t-on te revoir au cinéma ou au théâtre prochainement ?

Disiz La Peste :  Je suis en train d’écrire mon premier film, qui est ma prochaine étape. Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment ! (rires). 

Propos recueillis par Felix MUBENGA

Crédits photo : Elsa GOUDENEGE

Articles liés