C’est au bar Saperlipopette de Puteaux (Hauts-de-Seine), ville connue pour ses artistes, que nous retrouvons Kayna Samet. Dans son nouveau tieks. Au naturel, son anti-cernes suffit, elle s’attable. Dans quelques jours, les 24 et 25 juin, elle se produira pour le festival Women Camp.

Kayna, c’est d’abord un nom. Malika Zoubir au civil a choisi pour nom de scène celui d’une reine guerrière de la région des Aurès en Algérie, Kahina. Une guerrière berbère, « femme de charisme et de force ». Samet, c’est le nom de jeune fille de sa grand-mère maternelle, conservé en honneur à « [sa] lignée de femmes ».

D’origine algérienne, elle nait et grandit vers Nice, loin du décor de carte postale. Sa famille a peu de moyen, mais ses parents lui offrent un cocon aimant et bienveillant. Une cellule qui se fissure lors du divorce de ses parents et laisse en elle un « spleen » dont l’écho se retrouve dans ses textes.

Enfant, la musique arrive dans ses oreilles par les disques de sa mère : Céline Dion, Lara Fabian, France Gall, Michel Berger. Une passion précoce. Kayna Samet fait ses premiers pas d’artiste dans les Alpes-Maritimes, à l’occasion de concours de chants assez éloigné du hip-hop. « J’arrivais toujours deuxième », se rappelle-t-elle. Elle tient bon, sa popularité dans les concours grandit au point que certains s’interrogent sur le choix des gagnants dans un coin où le racisme est plus débridé qu’ailleurs.

Naissance d’une star

C’est à ce moment que Kayna se tourne vers les quartiers de Nice et le R&B. Elle y trouve un « support musical pour exprimer [son] histoire personnelle » et des messages moins consensuels , comme la précarité des siens et ses origines.

À force de persévérance, Kayna se fait un nom. La chanteuse connaît une renommée pour ses featuring avec Booba, IAM, Rohff, Sinik, DJ Abdel, Psy 4 de la rime, Dry, Gradur… Son premier succès solo en 2005, Écorchée vive, est le point culminant de sa carrière.

Je vivais mes premières désillusions, il n’y avait plus personne à part cette musique

« Écorchée vive parle d’un spleen, de notre part de noirceur. De base, je suis hyper sensible. Je vivais mes premières désillusions, entre l’adolescence et l’âge d’adulte, il n’y avait plus personne à part cette musique », explique-t-elle. Dans le tumulte du foyer, où sa mère élevait seule ses trois enfants, la musique et la foi ont toujours accroché la jeune adulte à la vie, à sa plus grande liberté, son équilibre.

Des projets sur le feu

Le titre L’art de la guerre, c’est son titre « carte d’identité » comme elle le dit, issu de son E.P Altaïr partie 1. Sortis en octobre 2022, avant le deuxième E.P, en 2023, ses titres qui arrivent au compte-goutte pour l’instant permettent à Kayna de poursuivre sa lancée. Une temporalité qui s’explique par sa volonté de « prendre de la hauteur sur [ses] émotions et pouvoir accueillir le mal et le bien afin de pouvoir relativiser. »

Le clip de On mérite est d’ailleurs attendu sur les réseaux et les plateformes de téléchargement le 30 Juin, en collaboration avec Dj Hamida. Ces fans peuvent prendre le mal en patience en assistant à son show, ce samedi, au festival Women Camp, à l’hippodrome d’Auteuil.

Anne Dryvers

Articles liés