Deux slameurs, Le Wise (Gabon), 23 ans, et Philipp Scharri (Allemagne), 26 ans, qualifiés pour les quarts de finale de la coupe du monde de slam, se présentent et expliquent leur rapport à leur discipline. « On m’appelle Le Wise, qui signifie « sage » en anglais, mon vrai nom c’est Fred Tanguy. J’ai découvert le slam en 2009 avec mes camarades à l’université de droit, à travers le net, mais surtout avec Pilote le hot (un slameur) qui est venu à Libreville (Gabon). Là d’où je viens, le slam existe déjà dans les traditions. Lors de cérémonies, les anciens et les sages prenaient la parole et parlaient avec harmonie.

» Le slam, poursuit Fred Tanguy, c’est parler avec son cœur ! Tout petit, je restais avec les sages et les anciens du village. Ils m’ont beaucoup appris. C’est de là que vient mon nom de scène, Le Wise, qui signifie également « l’intelligent » dans le langage de la rue du Gabon. Actuellement, j’écris un dictionnaire argotique, j’en suis à 500 mots. Mais je veux aller jusqu’à 1500 mots.

» Le silence est une mélodie et ma voix sert de rythme, ajoute le slameur gabonais. J’ai crée cinq groupes au Gabon avec des filles qui slament mieux que moi. Je slame en anglais, en arabe, en français et aussi dans ma langue natale, mais j’ai choisi de faire ce mondial en français car c’est la langue de l’amour, dit-il avec sur un air mélodieux. Le plus important, ce n’est pas la victoire. C’est de pouvoir toucher le public. L’oralité est ma réalité ! »

Philipp Sharri se confie à son tour : « J’ai réellement commencé à pratiquer le slam en 2006 à Stuttgart. Ce fut une grande révélation qui changea complètement ma vie. Dans ce milieu, les gens se côtoient si facilement. Cela me permet aussi de voyager et par conséquent d’échanger, explique-t-il. Sur scène, je peux faire un film car je porte aisément plusieurs casquettes : directeur, réalisateur et acteur. Je suis maître de mes choix, mes pensées et de mes actes. C’est juste fantastique, surtout lorsque je vois les réactions du public qui est touché par mes paroles. Je me dois de transmettre la joie que me procure cette poésie au public. Et si j’y arrive, that is the best ! (c’est le meilleur) !

» Aujourd’hui, je vis du slam et c’est un pur bonheur de pouvoir le partager avec mon public. Je ne recherche pas la notoriété mais seulement à transmettre mes émotions aux spectateurs. »

Lina Wallis

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Lina Wallis

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