MUNICIPALES 2014. C’est dans le XIe arrondissement parisien, au gymnase Japy que la candidate UMP à la mairie de Paris a tenu son premier grand meeting depuis l’annonce de sa candidature il y a un an. La présence de Nicolas Sarkozy semble avoir donné un coup de fouet à la campagne. Reportage.

Son arrivée et son départ ont créé l’émeute mais la venue de Nicolas Sarkozy au premier meeting de campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet au Gymnase Japy à Paris a surtout transporté de joie Bernard et Christiane, deux militants UMP du 13e arrondissement. Bernard, 67 ans, casquette de marin vissée sur la tête ramasse quelques souvenirs promotionnels. Les rangs des gradins se vident mais il a du mal à partir, comme à s’exprimer sur le programme de sa candidate, tellement ému par ce qu’il vient de vivre. Mais quand on l’interroge sur l’équipe en place à la Mairie de Paris, les mots reviennent et ils sont rageux : « Paris est outragé ! On ne sent pas en liberté, on est « coincé » de partout. C’est le socialisme qui occupe le terrain et on étouffe… Moi, j’veux qu’ils dégagent ! Il y a tout à révolutionner à Paris ». Ce gavroche retraité d’un cabinet d’architecte bout de l’intérieur contre les douze ans de règne de Bertrand Delanoë mais semble revigoré par cette soirée de fièvre militante.

BernardChristianeBernardChristianeChristiane, sa femme, 66 ans, assistante sociale à la retraite paraît plus sereine. La visite de l’ancien président fut une agréable surprise mais c’est surtout le discours de sa championne, pour qui elle avait déjà voté aux primaires, qui l’a ravie: « Elle était claire, calme, détendue mais dynamique ! Elle est sympathique : très proche de nous ! J’ai trouvé dans son discours tout ce que je recherche car il correspond aux préoccupations du Parisien moyen. Je suis née à Paris, j’ai vu l’évolution de la ville et malheureusement pas dans le bon sens ! Déjà, la physionomie de la ville a changé, mais surtout la plupart de ceux que j’ai connu ont du partir en banlieue parce que la vie y devenait impossible. On fait partir les familles parisiennes pour y faire venir des gens qui n’y ont aucune attache… » En cas de victoire finale, c’est la réforme des rythmes scolaires qu’elle aimerait voir abolie en premier à Paris, pour ses huit petits-enfants, puis elle espère un dévérouillage de l’accès au logement social et la baisse des impôts. Christiane est enthousiaste après ce premier meeting, mais elle reste incertaine des chances de NKM. « Si Hidalgo passe, on va pleurer. Reprendre encore six ans, ça serait dur ! » conclut cette habitante du quartier de la Place-Jeanne D’Arc.

Charlotte, 28 ans, domiciliée dans le 15e arrondissement, chargée de communication et « e-volontaire » dans l’équipe digitale de Kosciusko-Morizet, a aussi suivi le meeting depuis les gradins. Cette jeune femme blonde, en perfecto de cuir, affiche un large sourire et paraît plus optimiste sur la victoire de l’opposante numéro une à Anne Hidalgo : « Pour moi, elle a une chance de gagner ! Pas facile certes, car il y a tout un terreau contre, de la polémique, mais quand je vois toute l’énergie qu’il y a ce soir, quand je vois l’ancien Président présent, quand je vois l’union avec le centre… Alors bien sûr, je regarde les sondages mais au-delà de ça, il y a beaucoup d’incertitude quant à la mobilisation de chaque camp, ce qui me laisse espérer… Et puis c’est une élection indirecte, tout va se passer par arrondissement : tout est possible dans un cadre comme celui-là, où il y a vingt élections.».

MichelEn bas, au pied de la scène, Michel, journaliste « à l’âge canonique » venu de son 2e arrondissement regarde la foule s’évaporer par grappe sans parvenir à s’en aller lui-même. Il n’est pas militant, il les déteste même, raconte-t-il. Mais il est séduit par la personne de NKM pour qui il votera, ce qui justifie sa présence, en plus de son goût pour les rencontres politiques. « Elle au moins, elle a du charisme, pas comme Anne Hidalgo ! De toutes façons, leur marge de manœuvre est tellement faible que je vais voter pour la personnalité, pas pour le programme… » Pour preuve qu’il n’est pas militant UMP, Michel attribue quelques réussites à Bertrand Delanoë dont il juge le bilan mitigé au contraire de celui de Jacques Chirac qu’il considère nul : « Chirac n’a rien fait pour Paris ! Quant à Tiberi, ce n’était qu’un instrument… ». Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, a trouvé grâce aux yeux de Michel pour qui une alternance est toujours salutaire.

Dans la lettre qu’elle a adressée aux parisiens, NKM leur promet une nouvelle énergie. Ce 10 février, au cœur de l’historique Gymnase Japy, Nathalie Kosciusko-Morizet a fait office de coach pour booster le moral de ses troupes regonflées à bloc par ses paroles et une présence présidentielle. De quoi les faire rêver, le temps d’une soirée, au retour de la ville-lumière dans le giron de la droite.

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Sandrine Dionys

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