« Speed Racer » débarque au cinéma le 18 juin. Obligé de parler de l’hallyuh, qui gagne tous les jours un peu plus de terrain. L’hallyuh ? On va y venir. « Speed Racer », d’abord. Adaptation du manga Mach go go go, ce film est le dernier né des frères Wachowski. Au casting, on retrouve Emile Hirsh, grande révélation du film « Into the Wild », Mathhew Fow , la star de « Lost », ou encore Christina Ricci, qui depuis La famille Addams, a bien su poursuivre sa carrière. Mais la grande découverte du film s’appelle Jung Ji-hoon, alias Bi (prononcez Pi), ou Rain. Ce nom vous est sûrement complètement inconnu, mais plus pour longtemps.
Enorme star de Kpop (pop coréenne), Bi, 25 ans, gueule de beau gosse, a déjà tâté du cinéma. Au pays du matin calme, notre star a déjà tourné plusieurs fois : trois séries télé à grand succès (dramas pour les connaisseurs) et un film, « I’m a Cyborg but that’s Ok », réalisé par le célèbre Park Chan-wook, « papa » du maintenant mythique « Old Boy » et autres « Lady Vengenace » ou « Sympathy for Mr. Vengeance ».
Bi, qui a appris l’anglais, se retrouve au casting du dernier blockbuster des créateurs de la trilogie de « Matrix ». Interviewé par le magazine américain Time, il sera aussi à l’affiche du prochain film des mêmes réalisateurs, Ninja Assassins, en tant qu’acteur principal ! Une grande première pour la Corée du Sud et pour les Etats Unis. Sortie prévue en 2009. Rain devrait partager l’affiche avec Megan Fox, mais ça reste à confirmer.
Venons-en donc à notre hallyuh. Ce terme inventé par des journalistes chinois est utilisé pour désigner la vague coréenne qui se propage en Asie. Certains acteurs et actrices (Bae young-jae , Choi Ji-woo…) en sont les rois et reines. La cague traverse désormais le Pacifique. Comme Rain, d’autres comédiens coréens joueront dans des films américains: Song Hye Kyo dans « Fetish » ou encore Lee Byun Hun (« A Bittersweet Life ») dans « GI Joe ». La Korean Wave progresse inexorablement. Des séries telles que « Full House », « Winter Sonata » ou encore « My Girl », ont fait découvrir la fiction coréenne au reste de l’Asie, mais ici on parle « cinéma ». Et le film fétiche, jusqu’ici, c’est « My Sassy Girl ».
Le cinéma américain fait un carton sur le net. En France aussi. Yasmine, 19 ans, est une fan : « J’aime le cinéma coréen pour l’humour particulier, parce que les Coréens ont tendance à rire de tout et même d’eux-mêmes. Ils ne se prennent pas au sérieux. C’est aussi la différence de culture, de langue, qui m’attire. Grâce aux films, j’ai même réussi à apprendre le coréen. » Tiens, c’est comme pour la langue allemande, qui a fait un bon chez les ados français grâce à Tokyo Hotel.
Frédéric Sanchez, ex-rédacteur en chef du magazine Eiga no mura et écrivain, a publié « L’encyclopédie DVD du cinéma asiatique ». « Les genres sont maintenant tous abordés, de la comédie au film policier en passant par les films de monstres, écrit-il. Il ne manque plus qu’à certains réalisateurs cherchant trop souvent des références dans le cinéma américain de développer leur personnalité (…). »
Le cinéma coréen n’a rien à envier au cinéma occidental. Notez la victoire de Jeon Do-yeon à Cannes en 2007, qui remporte le prix d’interprétation féminine pour le sublime « Secret Sunshine » ou le réalisateur Park Chan-wook », récompensé du Grand prix du jury en 2004 pour « Old Boy ». L’hallyuh est un tsunami qui éclabousse tout sans tuer personne.
Ndembo Boueya