Saint-Denis et son théâtre font partie intégrante du paysage culturel du 9-3. Situé en plein cœur de la ville, à proximité de la basilique, de la gare et du tramway dont l’arrêt porte son nom, le Théâtre Gérard Philipe ouvre sa saison 2006-2007 avec une pièce qui remet en lumière le quotidien assez commode vécu par les banlieusards pendant la crise de novembre 2005. Un spectacle inspiré de chroniques écrites par les Dionysiens à la suite d’ateliers d’écritures.

Sans nul intérêt d’apporter une valeur touristique à ce Centre dramatique national, le témoignage qui suit d’Estelle Bordaçarre, l’une des trois comédiens du spectacle et de Michel Simonot, le metteur en scène, nous évitera peut-être d’y poser le label « théâtre de banlieue ».

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Estelle Bordaçarre : Je m’appelle Estelle Bordaçarre, je répète « l’Extraordinaire tranquillité des choses » qui se jouera du 28 septembre au 8 octobre, TGP, Saint-Denis. Et là, je sors de répète. La pièce se situe pendant une journée dans une ville, le lendemain d’une émeute et la veille d’une autre. C’est en rapport avec ce qui s’est passé en novembre dernier : les voix de la rue qui sont là en récit de ce qui se passe dans la ville.

J’ai vécu à Saint-Denis pendant deux ans. Là je suis contente de venir au théâtre et traverser la rue tous les matins. Ce qui est drôle est de reconnaître des choses de la ville écrites dans le texte : il y a des citations de noms de magasins, de noms de rues, la basilique. On reconnaît tout. C’est marrant de reprendre la ville comme ça. Je la vois mieux, je la préfère maintenant d’ailleurs (rires).

 

Michel Simonot : L’idée était d’inviter la population à nous adresser des chroniques c’est-à-dire un texte d’une quinzaine de ligne relatant un événement, une situation.

Pour les artistes que nous sommes aujourd’hui, je pense que notre objectif n’est pas de commencer par ce qu’attend le public mais c’est de voir qu’est-ce qu’on a besoin comme représentation des choses et du monde à partager avec les gens. Nous proposons et nous faisons ensemble un spectacle pour le partager, en espérant que les gens vont partager une représentation des choses…

 

  


 Par Nadia Boudaoud & Karim El Hadj, journaliste au site Lemonde.fr

 

 

 

Nadia Boudaoud

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