En banlieue, au lieu de mettre 4 euros dans un livre, on préfère s’acheter un grec. Pour preuve, la dernière librairie de la ville vient de fermer. Eh oui nous n’avons pas tous les mêmes valeurs !

DVD, DIVIX, Bouquins, cherchez l’erreur ? Il nous reste tout de même quelques points presse mais ce n’est pas pareil. La librairie du lycée était une référence à Bondy. Qui n’y a jamais acheté un manuel scolaire ou le poche demandé par la prof de français ? On y côtoyait aussi bien les passionnés de lecture, que les profs, les mères de famille, les élèves…En début d’année pour les plus rapides, il y avait même quelques livres d’occase. Sinon c’était bien pratique de commander ses bouquins là-bas. Elle était sur le chemin.

On était habitué à la voir, mine de rien elle faisait partie du paysage.
Les libraires étaient assez sympas, deux dames qui avaient l’air passionnées par ce qu’elles faisaient ont tenu la boutique jusqu’à leur retraite, pendant une trentaine d’années.

Ensuite c’est un jeune couple qui l’a reprise mais déjà on a senti la différence puisqu’ils avaient davantage développé le point presse et proposaient même des DVD! Les seuls produits supplémentaires que proposaient les premières propriétaires histoire de se faire un peu de marge c’était de la papeterie.

En juillet, canicule oblige, et sans doute du fait d’une activité très moyenne après environs trois ans d’exercice ils ont décidé de vendre la boutique et de s’installer dans le Sud.
Aujourd’hui le bail est à céder et il n’y a plus de librairie du lycée.
Je crois que tout le monde va finir par lire la même chose, le best-seller du moment acheté au supermarché entre yaourts, lessive et autres bien de consommation courante.

Et la culture dans tout ça ? On l’a toujours connue parent-pauvre mais là ça devient carrément inquiétant.
S’il faut faire plusieurs kilomètres pour trouver un bouquin j’ai bien peur que ça ne décourage pas mal de lecteurs, et avortent quelques vocations.
A l’heure de la culture jetable je pense que l’aider un peu aiderait à régler beaucoup de problèmes actuels : certaines en oublieraient de vouloir devenir chanteuses, d’autres footballeurs.
Ca nous rendraient même un peu service.

Je redoute que le livre ne soit plus un objet familier et c’est bien dommage.
On apprend beaucoup de choses en lisant (un vocabulaire un peu plus varié notamment et qui fait tellement défaut à bon nombre d’entre nous) je tends à croire qu’on semble l’oublier.
Heureusement il nous reste encore la bibliothèque municipale.
Peut-être un nouveau grec ou autre taxiphone, boulangeries tunisiennes et autres commerces aussi emblématiques de notre environnement vont-ils prochainement lui succéder ?

To be continued…

Soraya

Soraya Messaoudi

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