Avec son sourire contagieux et son tempérament solaire, Camille Diao raconte son parcours au public du Bondy Blog. Tout commence en région parisienne. Camille naît à Nogent-sur-Marne en 1990, vit un peu à Montreuil avant de s’installer avec sa famille dans le centre de Dijon. Ici, elle va faire sa scolarité, du CP au lycée.

Une mélomane de la première heure

Elle grandit dans une famille de fonctionnaires de la classe moyenne. Issue d’une famille mélomane, ses parents l’inscrivent aux cours de solfège où elle apprend à jouer de la guitare. « C’est vrai qu’au début, j’y allais à reculons, puis je m’y suis vraiment intéressée à l’adolescence », confie-t-elle. Malgré une affinité pour les médias, l’envie pour le journalisme viendra plus tard.

Au lycée, Camille Diao choisit la filière S avec une option sciences de l’ingénieur. Plutôt bonne élève, elle obtient son bac avec mention très bien. Bac en poche, elle réalise l’un de ses rêves : quitter Dijon pour monter à Paris y faire ses études. « J’étais très excitée d’aller à Paris, je voulais quitter ce “trou” », plaisante la jeune journaliste. Dispensée de concours grâce à sa mention au bac, elle intègre Sciences Po en 2008.

Sciences Po le choc social

Là-bas, c’est le choc social par rapport à certains camarades issus de bonnes familles qui viennent « en costard ». « Il y avait une forme de mixité sociale qui n’était pas parfaite. Certains viennent d’un milieu provincial, d’autres de bonne famille et de ZEP », nuance Camille Diao. Heureusement pour elle, certains amis du lycée sont aussi venus étudier à Paris. Après un bachelor à Sciences Po, elle commence un master de communication… mais elle se rend très vite compte que cette formation n’est pas pour elle. Ce qui la pousse à faire une année de césure.

Radio Nova, son école de journalisme

Pendant cette année de césure, elle fait ses premiers pas de journaliste lors d’un stage à Radio Nova, qu’elle écoute depuis longtemps. C’est le coup de foudre : « La première fois que je me suis retrouvée dans un studio avec un casque sur les oreilles, j’ai su que c’était fait pour moi. »

Après la fin de ses études en 2014, elle devient community manager pour Streetpress et fait son retour sur les ondes de Radio Nova en tant qu’assistante à mi-temps sur la matinale. Aux côtés d’Élodie Font et de Thierry Paret, elle recherche les invités et prépare les interviews et les flashs. Et, pourtant sans expérience, elle tente sa chance derrière le micro. « Je suis retombée sur ma première chronique. Je ne sais pas quelle autre radio me laisserait faire ça. (rires) »

Radio Nova « c’est [son] école de journalisme ». Elle y apprend, sur le tas, les techniques de la radio et acquiert une « précieuse polyvalence ». Nova la prend ensuite à plein temps et lui confie la gestion d’une tranche de 4h, où elle réalise des reportages sur l’actualité culturelle. Une période formatrice durant laquelle Camille perfectionne son écriture. « En radio, il faut écrire d’une certaine façon pour que l’auditeur ne sache pas que c’est de l’écrit. Il faut que ce soit naturel et spontané. »

J’avais l’impression d’être enfermée dans le milieu du journalisme parisien

Après le rachat de Nova en 2015, de nouvelles voix font leur apparition, dont celle du comédien Édouard Baer, avec qui Camille Diao travaille sur une “contre matinale”. L’émission s’arrête après deux saisons. Camille Diao lance en septembre 2018 le podcast Banana Kush avec Christophe Payet. Ce podcast parle de la place du cannabis dans la société française au prisme sociologique. Elle démissionne en 2019 de Radio Nova, elle estime y avoir fait son temps.

Après un bref passage dans l’émission Ça balance à Paris (Paris Première), puis en tant que chroniqueuse dans 28 minutes (Arte), Camille Diao prend une année sabbatique pour voyager à l’étranger au printemps 2019. « J’avais l’impression d’être enfermée dans le milieu du journalisme parisien », confie-t-elle. Pendant son voyage, elle découvre d’autres manières de faire de la radio en Bolivie ou au Sénégal où une radio communautaire forme les jeunes aux techniques du journalisme.

De la radio à la télé

Dur retour à la réalité. Camille Diao revient en France en pleine pandémie du Covid-19. « Passer un an de mobilité pour être enfermée, c’était assez violent », se souvient-elle. En quelques mois, elle réussit à regagner sa vie de journaliste en faisant des piges. Elle est contactée par les producteurs de C ce soir (diffusée sur France 5 à 22h30), une émission qui offre aux téléspectateurs “un espace de débat apaisé”.

Chroniqueuse depuis 2021, elle a plus récemment été nommée à la présentation en joker de Karim Rissouli. « Je lui suis reconnaissante, il a cru en moi. C’est lui qui m’a dit que j’étais capable de présenter l’émission. » Son arrivée sur les écrans ne passe pas inaperçue. « Je reçois des messages ou des gens qui m’arrêtent dans la rue en me disant “ça fait du bien de voir une femme métisse avec des dreadlocks à la télé”. En ayant cette visibilité, je me rends compte que l’idée de représentation est hyper importante », estime Camille Diao

Même si elle est dans une « émission passionnante », Camille Diao souhaite un jour retrouver son premier amour : la radio. « J’aime l’intimité de ce média, être au contact du micro. Je sais que je vais retourner vers la radio. »

Emeline Odi

Rattrapage vidéo, signé Fatoumata Koulibaly, à voir également par ici.

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