A tout juste 29 ans, Emmanuel Guillemain d’Echon a un CV long comme le bras. Fac d’histoire, diplômé de l’ESJ Lille, il est aussi membre de l’association « Profession Pigiste » depuis l’an dernier. Une association qui a, entre autre, pour but de sortir les pigistes de l’isolement, d’échanger et s’entraider.  Ce jeune journaliste est entré dans la vie active avec un véritable atout en poche : il parle russe.  Cette langue l’a intéressé dès son plus jeune âge. Ses frères aînés l’étudiaient au collège. Il se souvient de cette professeur de russe qui organisait régulièrement des repas auxquels il assistait, alors qu’il n’était qu’en primaire. Un pas dans la cours des grands.

C’est finalement grâce à cet avantage des langues étrangères qu’il devient correspondant à l’étranger. A sa sortie d’école en 2005, il entame un CDD de cinq mois avec l’agence de presse AP (Associated Presse). Après ce CDD,  Emmanuel Guillemain ne se doute pas qu’il va passer les cinq années à venir en Asie, deux ans en Géorgie et trois ans en Russie. « Ce pays, c’est un rêve de gosse, avoue-t-il, j’avais de bonnes bases il fallait juste que j’apprenne sur place ».

Son expérience Géorgienne, il l’a eu grâce à un contact de son école de journalisme (d’où l’importance du réseau dans ce métier). Il commence par travailler pour un magazine Francophone en Géorgie, Caucase International, et commence à vendre ses sujets à d’autres rédactions dans l’hexagone. Le salaire ne suit pas forcément, une réalité pour la plupart des pigistes. Il lui est arrivé d’être payé « 200 dollars par mois ». Son expérience à l’étranger lui permet aussi de se diversifier dans son travail. Il est amené à travailler pour RFI, Radio France, Libération, l’AFP, devient fixeur pour des boîtes de production, et même pigiste pour un magazine gastronomique (avec lequel il travaille encore aujourd’hui). Son statut de correspondant à l’étranger lui permet de se familiariser avec le média radiophonique. « Quand je suis sorti de l’école j’étais un des plus nuls en radio, RFI m’a mis le pied à l’étrier, m’a formé sur le tas ».

Mis à part le côté professionnel, Emmanuel Guillemain d’Echon évoque volontiers ses anecdotes sur son quotidien en Russie. « Les gens étaient persuadés que j’étais un espion, on a souvent appelé les flics » dit-il en riant. Il se souvient également que la FSB appelait régulièrement une de ses amies en Russie et lui demandait de prendre ses carnets pendant son sommeil et de les photocopier. Un souvenir qu’il évoque avec beaucoup d’humour.

Emmanuel Guillemain d’Echon a également consacré une partie de son intervention pour éclairer les blogueurs sur son métier de journaliste pigiste. Il leur a livré des conseils de pro pour réussir à bien vendre ses sujets.

Tout commence par mail, cibler son interlocuteur (la personne qui sera susceptible d’être intéressée par le sujet) et lui envoyer un synopsis (une sorte de résumé). « Insister » par mail, au téléphone c’est le mot qu’il répète souvent et « montrer sa tête ». Il souligne l’importance de mettre un nom sur un visage. Cet ancien étudiant de l’ESJ Lille a aussi expliqué comment négocier son salaire et réaliser un book (photo et article). Important également de savoir qu’un pigiste n’a pas de salaire fixe, il varie en fonction des mois, « il faut savoir gérer ».

Bientôt un an qu’il est de retour en France. Aujourd’hui il s’intéresse de près à la thématique des quartiers populaires, « la Banlieue ». On lui souhaite une nouvelle expérience aussi réussie que ses aventures russes et géorgienne !

Imane Youssfi

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