Non, je ne me moquerai pas du lip tub des jeunes UMP ! Non pas que l’envie m’en manque, bien sûr, mais je veux résister à la facilité. J’ai lu Sénèque, Montaigne et les autres, après tout. Et je dois avoir un vague fond de charité chrétienne. Et puis tirer sur les ambulances, c’est lassant… Vous sourcillez ? Vous ne me croyez pas ? Bon, allez, je l’avoue, j’ai bien dû, comme tout le monde, pousser quelques gloussements inesthétiques et lancer une ou deux railleries ça et là…

Il faut dire ! Qu’on veuille me faire croire, à moi, que désormais, je pourrai amasser un grand nombre de points au Scrabble avec l’« Y » de Yallah… à d’autres ! Mais trêve de plaisanteries, puisqu’au fond, ça ne me fait pas rire. Pas plus que Copé, mais pas pour les mêmes raisons ou plutôt si. Car ce qui ne me fait pas rire, n’en déplaise aux UMP contrits et néo-repentants, c’est la parfaite adéquation du clip à son rôle de tableau vivant du mouvement politique qu’il veut vanter.

De belles paroles creuses sans relation avec ce qui est fait et montré, la laideur de l’image pour peindre ce futur terne et médiocre qu’on veut nous vendre pour désirable, cette gaité forcée, cette énergie molle, cette solidarité de façade, cette diversité choisie (jeunes de toutes les couleurs, femmes enceintes et handicapés de rigueur), cette chorégraphie de plateau télé, ces vieilles recettes pathétiques de montage… Tout y trahit le manque tragique d’imagination et de créativité du mouvement de la majorité.

Oui, voilà, ce qui ne me fait pas rire, amis lecteurs, et qui ne fait pas non plus rire le diligent Monsieur Copé, c’est que, de quelque façon que l’on regarde ce clip, sous quelque angle qu’on l’examine, il est criant de vérité : il dit la pauvreté, le vide, la vulgarité, l’insanité même de la pensée politique du président. Il est le miroir implacable de son inefficacité. Alors, dîtes-moi, faut-il vraiment en rire ? Est-ce si amusant que cela ? Ceux qui se sont déjà résignés à cette forme particulière d’humour désabusé qui s’épanouit invariablement sous les régimes autoritaires le penseront peut-être. Mais moi, je me réserve le droit, et le devoir même !, d’être en colère plutôt que d’en rire.

Car ce qu’il révèle de manière si cruelle n’a rien, à mes yeux, de comique ni de franchement divertissant : le dessin d’une France laissée aux mains d’incompétents ternes et sans idées, sans idéaux, sans grandeur aucune, le dessein d’une France ordinaire, médiocre, sans le moindre charme, sans la moindre beauté, sans la moindre élégance, le destin, enfin, d’une France en forme de polluant 4X4 conduite par un aveugle recyclé du showbiz… Non, vraiment, pas de quoi rire !

Barbara Belhaj

Affligeant

« Jeunes populaires, Yallah ! » C’est le cri de ralliement que les militants UMP ont glissé dans leur dernier clip musical. A l’approche des élections régionales, le parti innove, et se met à la page. Seulement, le dégoût succède très vite au rictus qui s’incruste sur nos lèvres quand la vidéo commence. Les membres du gouvernement déambulent, chantent, dansent au son de la musique. La caméra se promène, et les participants célèbrent joyeusement leur appartenance à un groupe. Un groupe qui se targue de vouloir changer le monde.

Nos ministres se ridiculisent, se donnent en spectacle. Y a-t-il un service de communication à l’UMP-Elysée ? On se pose la question, tant la stratégie poursuivie paraît floue et incongrue. Rachida Dati « [entend] la révolte qui gronde ». Quelle ironie ! Quel mauvais goût ! Les magistrats doivent savourer… Nadine Morano se déhanche sans complexes. Mais elle a l’habitude, après le bal des pompiers…

L’opposition s’indigne, et nous avec. Qui sait, cela donnera peut-être des idées à d’autres ?Le Pen chantant la Marseillaise dans un joyeux vignoble bourguignon, Royal demandant pardon en musique… La politique spectacle, en plein. Aux armes citoyens, la Star’ac reviendra quand elle sera politiquement engagée, ou ne reviendra pas.

Sarah Battikh

Ne tuez pas le Père Noël !

A J-13 avant qu’il n’entame son périple annuel, la tension est à son comble. Cette année, le Père Noël risque sa vie. La menace : l’abus de lampes à incandescence. A coup de traîneaux articulés, de cerfs électriques et de guirlandes suralimentées par des systèmes douteux, les Français ont décidé que le Père Noël devrait en baver. Un chemin de croix du plus mauvais goût, car au-delà du danger, ces illuminations n’ont plus rien d’esthétiquement tolérable.

Or nous le savons, pour vous convaincre, il faut parler de gros sous : de 15 euros la modique lanterne à 90 euros la paire de rennes, votre budget pour les fêtes de fin d’année va en prendre un sacré coup. Enfin, croyez-nous, le Pôle Nord reconstitué, la banquise de l’Arctique en plein Bondy, ça n’est pas beau, c’est trop. Alors, si vous ne voulez pas avoir à engloutir un verre de lait et un biscuit rassis pour camoufler le meurtre, retenez ça : la sobriété est notre meilleur ami.

Joanna Yakin

Le Père Noël en short

Ça vous dirait le Père Noël en bermuda ? C’est ce qui risque d’arriver bientôt: la Terre se réchauffe. Nous autres humains, retrouvons de belles mines en périodes estivales. Alors quoi, n’est-ce pas la meilleure des stratégies de polluer encore et toujours plus ? Il faut bien la trouer, cette couche d’ozone ! A ce rythme Papa Noël fera bientôt le casting de Malibu, et vous le verrez, accourant le long des plages aux côtés de Pamela ! Avec la fonte des glaciers, il doit déprimer. A ce rythme-là du réchauffement climatique, il est bon pour le bermuda. Eh, Papa Noël, n’oubliez pas nos petits souliers, même en short.

Kahina Mekdem

Joyeux Noël

Nous savons tous que l’origine de Noël est la naissance de Jésus. Cette naissance s’est faite dans les conditions les plus pauvres qu’il soit : sa mère, Marie, accouche dans une botte de paille ; la crèche, son lieu de naissance est d’une simplicité exemplaire et la convivialité ainsi que le dénuement sont à leur paroxysme.

2009 ans après, en Occident, Noël n’est pas une date à écrire sur un post-it sur le frigidaire : la famille se réunit autour d’un repas de fête, les enfants s’empressent d’ouvrir leurs cadeaux, mais il faut tout de même admettre que cette fête a perdu de son brillant et qu’elle est remplacée par les guirlandes lumineuses sur les façades des maisons et les cadeaux affichant des prix à trois zéros, très classe en tant de crise !

Pour nous, Noël c’est notre père, notre mère, nos frères et nos sœurs, les enfants de la famille, nos grands-parents, ceux qui nous ont quittés, la cuisine qui déborde, les cadeaux qui prennent tout le salon, mon oncle en Père Noël, toute cette magie qui nous réunit que ce soit le 25 décembre ou à une autre date. Mais admettez-le, ce n’est pas le cas de tout le monde, en tout cas joyeux Noël !

Sarah Ichou, Jasmin Nahar, Sarah Benkadour


Cheikh Ibn Eric Besson

Voilà près d’un mois qu’on nous serine avec un débat dont on n’a pas encore bien compris le sens.  Enfin si, le sens on l’a compris, c’est le but qu’on peine à cerner. L’identité nationale, « le sujet pour changer de sujet », est sur dans toutes les bouches même dans celles des muets. Enfin, les muets se font rares tout de même tant les autres ont la langue bien pendue. En effet, la classe politique un poil inhibée au départ a enfin décidé de se décomplexer. Après la douce et légère brise suisse, il fait bon vivre dans la franche France.

Alors, à la demande du guide suprême, notre cher Besson en bon muezzin lance l’appel à l’apostolat national : le débat sur l’identité musulmane. Cœur du débat : être français et musulman, est-ce comme l’eau et l’huile à jamais antinomique ? Non, avec un bon fouet on peut toujours faire une bonne sauce. Hein chef ? Question culinaire existentielle pour les gourmets, détail de cuisson pour les gloutons. Surtout quand on est du genre « salade tomate oignon »….

Attention cependant : à trop jouer avec l’apprenti cuistot avec les épices on risque au mieux l’indigestion, au pire l’intoxication alimentaire. Si dans son déni d’islam, cheikh Eric Ibn Besson, né au Maroc, de mère libanaise, veut nous faire comprendre que tout ça c’est juste pour tâter le terrain avant sa conversion – condition sine qua non à son union avec sa petite amie tunisienne – alors soit, on comprend, venant de lui. Ce ne serait pas la première fois qu’il retourne sa veste.

Widad Kefti


Qui paye les pots cassés ?

Tout le monde sait que le changement climatique apportera un avenir obscur à l’humanité – à quelques-uns plus qu’à d’autres – si l’on ne fait rien rapidement. Aujourd’hui, on discute à Copenhague de ce que l’on devra faire, en quelle quantité, et le plus important : qui devra le faire. Un débat est ouvert : est-il juste que les pays en voie de développement payent le même prix que le pays riches, sachant que ce sont ces derniers qui nous ont amenés à cette situation ?

La Chine, par exemple, affirme qu’elle a le droit de se développer, maintenant qu’elle le peut ; tandis que les glaciers de l’Himalaya fondent et que chez son voisin indien des villes – comme Bombai et Calcutta – risquent de se noyer dans l’océan. Nous sommes en retard. C’est l’heure d’agir vite et de faire tout nôtre possible pour sauver la planète : pour notre plus grand profit.

Beatriz Alonso

Jasmin Nahar

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