« Vous voulez essayer le bike sharing ? », me demande Jason Meinzer, alors que je me promène dans Philadelphie. Derrière lui, se trouve une station de vélos qui me fait penser au Vélib’ parisien. Au pays où la Cadillac et les Mustang sont reines, serait-il possible qu’ils aient importé notre bicyclette urbaine ? Le jeune homme me confirme qu’ils se sont inspirés de l’expérience française. « A Philadelphie, il s’agit d’un essai, mais on en a implanté à Washington, et plusieurs villes ont des projets en attente, mais si vous voulez plus de précisions, demandez à la fille là-bas », dit-il m’indiquant du doigt une jeune femme blonde.

Brittany Bonnette (photo) est chargée du projet pour la ville de Philadelphie. Elle a vécu en France, à Lyon. C’est le « Vélo’v », version antérieure au Vélib’, qui a été le déclencheur. « La tendance verte est dans tous les journaux, explique-t-elle en français. Mais beaucoup de gens ici font ce qu’on appelle ici du green Washing. Ils font semblant d’être écolos et changent peu leurs habitudes. » Mais les choses vont devoir changer.

« Les transports constituent un problème important, car 40 % des gens n’ont pas de voiture à Philadelphie, et les personnes dans ce cas sont de plus en plus nombreuses avec l’augmentation du coût de l’essence et de l’assurance. » C’est devenu un enjeu local primordial dans cette ville d’environ 2 millions d’habitants intramuros, 6 en incluant la périphérie.

Deux jeunes femmes parties faire un tour de vélo les ramènent, visiblement ravies. Elles portent toutes deux un pull violet sur lequel est inscrit Drexel, du nom de l’une des universités locale. Brittany récupère leurs bicyclettes. « Ce serait bien que le système devienne permanent, dit l’une des deux cyclistes, une femme brune à la peau bien bronzée. Oh oui, c’était fun. – On s’est bien amusées, complète son amie, une blonde qui visiblement tente de devenir encore plus noire que moi. – On ne connaissait pas ce système, mais ça à l’air sympa, reprend la première. Le vélo est juste un peu compliqué au départ, car il n’a pas de frein et on a failli tomber plusieurs fois. » Le guidon ne comporte aucun frein ni mannette pour les vitesses, c’est un système torpédo de freinage.

Brittany revient vers moi et nous reprenons la conversation. « Ce vélo nous a été donné par un fabricant américain. Il s’agit aujourd’hui de faire un essai avec un système de prêt de vélo comme vous en avez en France. De toute façon, nous n’aurons pas le choix. L’essence et le coût de la vie sont un enjeu politique dans l’élection qui vient. Je pense que je fais partie des nouveaux Green colored workers, les emplois verts que l’économie américaine va devoir trouver dans le futur. »

Ça m’intrigue, j’aimerais savoir combien elle gagne. Elle me répond très naturellement, comme l’ont fait tous les Américains à qui j’ai posé la question depuis que je suis arrivé aux Etats-Unis. « Je suis payé 60 dollars de l’heure par la ville pour ce projet et 14 dollars de l’heure par mon second employeur pour qui je mets en place de nouvelles façons plus rationnelles d’organiser les transports. » Avec ces deux emplois, elle cumule plus de 50 heures de labeur par semaine. « J’adore mon travail. C’est passionnant d’aider les gens à avoir un transport équitable et plus vert, tout en les aidant à pouvoir faire face aux nécessités de la vie urbaine. » Pour vous faire une idée sur le Vélib’ de Philadelphie, cliquez sur la vidéo ci-dessous.

Axel Ardes


J’ai testé le velib in Philadelphia (blogUSA)
envoyé par Bondy_Blog

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Axel Ardes

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