Le séjour est planifié depuis  longtemps, on pourrait en déceler les moments clés. Première étape : se mettre à jour niveau vaccins et médicaments. Le paludisme sévit et toutes les eaux ne sont pas bonnes à boire. Mais l’eau de l’Ouest (le champagne) va couler à flot.

La deuxième étape consiste à faire les courses : il faut ramener les produits d’Occident : médicaments, insecticides, produits ménagers, plus les cadeaux… Beaucoup de produits sont importés et donc majorés par rapport à l’Europe, par exemple un baril de lessive à environ 7 euros ici est à environ 10 000 Francs CFA au pays, soit 15€. Concernant le pouvoir d’achat on est très vite millionnaire : 650 francs CFA équivalent à un euro, enfin le salaire mensuel moyen tourne à 120 000 CFA soit presque 200 euros.

Le billet d’avion, c’est l’étape 1: à cette période, difficile de trouver en dessous de 1 000 euros. Le plan de financement a commencé dès le début de l’année voire même avant. Les rendez-vous s’enchaînent pour le voyageur qui devra remettre les paquets de ceux qui ne reviennent pas cette année, impossible de négocier un kilo de plus à l’aéroport.

Six heures de vol plus tard, l’hiver a disparu. L’été débute dans l’hémisphère sud. Comme on est proche de l’Equateur, le soleil se couche vers 18h30 et se lève douze heures plus tard. Les familles se retrouvent dans la chaleur de l’aéroport surpeuplé. Mais au préalable il faut franchir les contrôles : présenter son carnet international de vaccination, puis son passeport. Au moment de l’arrivée, on constate que le semblant de discipline qui pouvait régner à Roissy est resté … à Roissy!  On est au coude à coude auprès du tapis à bagages, les valises, les sacs non conventionnels entourés de plastique, les caisses, les malles se succèdent.

Ultime contrôle avant de partir : la douane, tout le monde frémit sur les prélèvements intempestifs et puis on retrouve la famille et on se plonge dans la chaleur de la nuit et du trafic urbain pour rejoindre la maison.

La circulation est à l’image du pays : la plupart des voitures ne connaissent pas le contrôle technique, ornées de pneus lisses, de pare-brises plus ou moins défoncés,  les carrosseries à la peinture épistolaire noient quelques 4×4 flambant neufs, Mercedes et autres voitures de prestige impeccables. La marque de référence est Toyota car les pièces détachées sont plus  faciles à trouver. On repère quelques Peugeot par ci par là tout de même.

La conduite s’effectue au Klaxon : pour changer de direction, pour avancer dans les bouchons, pour interpeller les piétons qui traversent anarchiquement faute de feu rouge et de passage prévu à cet effet. Les axes principaux sont goudronnés, après, selon le quartier, cela peut changer et la piste de terre rouge ou de sable reprend ses droits. Le prix de l’essence fait envie, le Cameroun étant un pays producteur de pétrole, on se prend à rêver: moins d’un euro le litre d’essence !

Un crochet par la boulangerie et nous voici autour d’un ndolé. Un plat incontournable si ce n’est une référence ici. Il se compose d’une sorte d’épinards locaux finement hachés et agrémentés d’une sauce aux arachides pour accompagner de la viande ou des crevettes.

Après ce périple, écrasé par la chaleur, on ne résiste pas au sommeil. Bienvenu au Cameroun !

Juliette Joachim

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