[BONDYBLOG-US] Les sondeurs et les journalistes estimaient sa victoire hautement improbable et pourtant il l’a fait : Donald Trump est devenu le 45ème président des Etats-Unis d’Amérique. Tout au long de la journée, le Bondy Blog publie les réactions des blogueurs, qui oscillent entre effarement et stupeur. Partie 3/4.

C’est la première fois que je prends la plume à la suite d’une élection. En ce début de matinée, j’apprends la victoire de Trump. Etant de bonne composition, je n’en perds pas l’appétit au petit-déjeuner. Je suis tout de même dégoûtée, écoeurée par cette mauvaise nouvelle politique. Contrariée. J’étais méfiante mais j’espérais malgré tout que Trump ne réussirait pas à passer… Raté ! Cette tendance à voter pour l’extrême-droite, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, est dangereuse. J’essaye de comprendre. Il faut croire que les électeurs ne craignent pas de se retrouver sous un régime fasciste, dans une situation proche du nazisme ou du franquisme. Peut-être pensent-ils : « ça n’est pas pareil ». Peut-être sont-ils dans le déni. Ou bien est-ce une réaction de colère parfaitement compréhensible. Hillary Clinton n’annonçait certainement pas un renouveau politique, d’où la tentation de voter pour son concurrent. Nos hommes ou femmes politiques semblent souvent peu préoccupés par la situation de leur peuple, classes populaires et classes moyennes. Ce qui entraîne le risque d’un vote populiste. Même dans le cas de sociétés américaines ou européennes plus ou moins malades, ce traitement extrémiste aux lourds effets secondaires me paraît inadapté. Selon moi, il vaut mieux d’autres formes d’actions comme les manifestations. A méditer avant l’élection française de 2017. J’ai aussi une pensée pour mes cousins américains qui ne doivent pas être à la fête.

Marie-Aimée PERSONNE

“President Trump”. Tel est le Top Tweet de ce mercredi 9 novembre 2016. Et tels sont les mots les plus durs à entendre pour bon nombre d’Américains, mais également de personnes à travers le monde. Cette course à la Maison Blanche, que nous avons tant critiquée, dont nous nous sommes tellement moquée, vient de prendre une toute autre dimension. Donald Trump, que nous autres Européens avons adoré caricaturer, détester, vient de balancer l’uppercut le plus violent de cette décennie. Ce matin, dans le métro parisien règne un silence presque inquiétant. Car le cauchemar américain est aussi celui des Français, comme si « nous assistions, impuissants, à ce qui pourrait être la fin du monde ». Ce combat qui n’était pas le nôtre nous affecte et nous laisse sans voix. Mais 2017 approche et entre le Brexit et la victoire de Trump, nous savons ce qu’il nous reste à faire.
Florentin COTI

Le twist final est digne de la série House of Cards. Le peuple a voté et la Maison-Blanche appartient à un homme qui symbolise en profondeur le rêve américain. Il correspond aux grandes figures des milliardaires qui ont nourri ce pays comme Henry Ford ou Rockefeller. Donald Trump s’est fait tout seul et n’écoute que lui même. Sa rivale représentait l’inverse. Les Américains viennent de donner une gifle à leurs élites. Adieu la dynastie Clinton, adieu la coolitude de Barack Obama et bonjour à un Nouveau Monde où la parole populiste est reine. Les émigrés, les femmes, les jeunes, les noirs, les latinos n’ont qu’à bien se tenir pour ses prochaines années. La détermination, le bagou et l’instinct politique du Républicain ont été impressionnants. Il a pollué la campagne et a joué avec les médias, a imposé ses insultes et sa grossièreté. Seul contre tous avec ses milliards, il a réussi l’impossible en jouant sur le déclinisme du pays. Un discours populiste s’installe aussi en France : la haine des migrants, des pauvres, de l’islam, du féminisme, des médias et des élites intellectuelles et culturelles du pays. La victoire de Trump donne envie de s’engager pour empêcher que Sarkozy ou Marine Le Pen n’accèdent au pouvoir.

Lloyd CHERY

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