« Il fallait faire quelque chose pour les jeunes et notamment ceux de nos quartiers », explique Sarah Bennani, la co-fondatrice du nouveau collectif du Front de la Jeunesse Populaire. 6 000 jeunes ont déjà répondu à l’appel de collectif créé en réponse directe à la victoire du Rassemblement national aux élections européennes et à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron.

Une initiative des jeunes des quartiers populaires vise à inciter tous les jeunes de France à voter pour le Front Populaire, la récente union des partis de gauche en vue des élections législatives le 30 juin et 7 juillet prochains.

Des élections décisives pour l’ensemble du pays, car en cas de victoire de l’extrême droite, une situation de cohabitation pourrait avoir lieu entre le parti présidentiel et le Rassemblement national. « À nos yeux, c’est absolument inconcevable que la France que l’on connaît et qui nous a vu grandir soit dirigée par ceux qui ont toujours cherché à diviser le pays », se révolte Sarah Radoui, 23 ans, membre du Front de la Jeunesse Populaire et co-fondatrice du média Diasporas.

Rania Daki fait, elle aussi, partie des fondatrices du mouvement. « On se sent désemparés et abandonnés par le gouvernement. Personnellement, j’ai eu très peur et c’est ce qui m’a poussée à lancer ce collectif », explique l’étudiante de 21 ans.

C’est essentiel de se faire entendre, c’est une question de survie

Pour sensibiliser les jeunes sur les prochaines élections, le collectif du Front de la Jeunesse Populaire prévoit des actions de tractage et de porte-à-porte au sein des quartiers. « Nous allons mener une étude de terrain pour voir où est-ce que les gens se sont abstenus le plus pour les convaincre de voter pour le programme du Front Populaire qui est plus en adéquation avec nos valeurs humanistes », développe Mariam Touré, 21 ans, l’une des cofondatrices du collectif. « On souhaite aussi apporter à travers nos actions une éducation politique dans les quartiers », complète Sarah Bennani.

Cette initiative est signe d’un dernier espoir pour ces jeunes mobilisés afin d’empêcher l’extrême droite de mettre un pied au sein du gouvernement. « C’est essentiel de se faire entendre, car c’est une question de survie. Jamais de ma vie, je n’aurais pensé voir un jour le Rassemblement national aux portes du pouvoir », se confie Rania. Une tribune a été lancée par ces jeunes sur le site de Libération et compte déjà de nombreux signataires*.

Sélim Krouchi

Photo : Yasmine Mrida

*Le Bondy blog est signataire de leur tribune parue dans Libé

Articles liés