De Londres à New-York, en passant par Istanbul et Zurich, ce week-end, plusieurs manifestations, en soutien au peuple palestinien se sont organisées dans le monde entier, quelques heures après l’intensification des frappes israéliennes à Gaza.

À Paris, le rendez-vous était fixé à 14h30, place du Châtelet, au cœur de la capitale. Un rassemblement finalement interdit à 13h par le tribunal administratif, saisi par les organisateurs, après la décision d’interdiction par la préfecture de police. Maître Elsa Marcel, l’une des avocates des organisateurs, dénonce une « criminalisation du soutien à la Palestine ».

Malgré ce contexte, dès 14h, les drapeaux palestiniens virevoltent dans les airs et des slogans retentissent : « Gaza ! Gaza ! Paris est avec toi ! », « Enfants  de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’Humanité qu’on assassine ! », « Macron complice ! Israël assassin ! ».

Les Palestiniens doivent savoir qu’on les soutient, qu’on est avec eux

La présence policière est impressionnante et nasse les manifestants. Il est très compliqué de circuler. Pour autant, Firdaous, Salomé et Soleyman se sont retrouvés au milieu de la foule. « La cause palestinienne n’est pas violente : nous réclamons simplement la paix et la justice, et surtout un cessez-le-feu », commence Firdaous, 22 ans, étudiante en langue arabe.

© Céline Beaury / Bondy Blog

« On nous fait passer pour des défenseurs du Hamas juste parce qu’on manifeste contre la politique d’Israël. C’est n’importe quoi ! On veut nous empêcher de dénoncer la colonisation israélienne en Palestine », poursuit son ami Soleyman, étudiant en histoire de l’art.

« Participer à ce rassemblement est important pour montrer notre désaccord avec la position de notre gouvernement et sa politique hypocrite », insiste Salomé. « Les Palestiniens doivent savoir qu’on les soutient, qu’on est avec eux. »

Mais peuvent-ils encore le voir ? Dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 octobre, des bombardements d’une intensité inédite ont touché la bande de Gaza rendant toute connexion internet et communication impossible. Un isolement qui inquiète Firdaous et Salomé. « On a des amis dont la famille est à Gaza et depuis hier soir, ils n’ont plus de nouvelles d’eux. C’est terrible. »

© Alexandre Bourasseau / Bondy Blog

Où est l’humanité dans ce conflit ?

Wided est venue à ce rassemblement avec sa sœur et ses quatre enfants. Elle était déjà présente aux premières manifestations à Paris, notamment après la riposte d’Israël sur la bande de Gaza. « On n’accepte plus les massacres : des milliers d’enfants meurent mais aussi des femmes enceintes, des personnes âgées, des handicapés », déplore la mère de famille. « S’ils n’ont pas les moyens de se défendre, où est l’humanité dans ce conflit ? ». Pendant qu’elle parle, une banderole noire avec écrit “Stop au génocide” est déployée par de jeunes manifestants. Un message immédiatement repris par la foule.

« La question palestinienne est un sujet qui nous tient à cœur surtout quand on vient d’une famille arabe, qui plus est algérienne », explique Celya, 26 ans, juriste en cybersécurité. « Il devient urgent de trouver une solution pérenne à ce conflit qui ne peut se résoudre autrement que par la création d’un État palestinien. Mais pour cela, la voix palestinienne doit être portée au-delà du monde arabe »

La manifestation devait à l’origine rejoindre la place de la République mais cela a été rendu impossible par le dispositif policier, empêchant tout mouvement du cortège. 21 interpellations et 1487 verbalisations. Ce sont les chiffres que la préfecture de police a communiqué dans la soirée. Pendant ce temps-là, à New-York, Londres, Zurich et Istanbul, les rassemblements se sont déroulés pacifiquement.

Alexandre Bourasseau

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