J -1 avant la sortie nationale de Né quelque part. Inès s’est rendue à la dernière avant-première, à Rosny-sous-Bois, où l’équipe est venue prendre la température avant le grand bain.

Ce lundi 17 juin, la tournée d’avant-premières du film de Mohamed Hamidi, Né quelque part, se clôturait au cinéma UGC de Rosny. Rendez-vous donné à 20h30, les retardataires ont beaucoup de mal à se trouver une place dans une salle bondée ! Après les bandes-annonces et publicités, l’équipe de choc vient devant l’écran pour présenter le film. Mohamed, le réalisateur et scénariste arrive donc accompagné des acteurs : Tewfik Jallab (Farid), Djamel Debbouze (son cousin), Malik Bentalha (Kikim), Julie De Bona (Audrey) et Fatsah Bouyahmed (Fatah alias le réceptionniste du café Secteur de Sidi Mimoun).

Chacun prendra le micro pour donner ses petites impressions sur le film. Bien entendu, la qualité de travail de Mohamed Hamidi sera mise en avant par tous les acteurs présents ce soir-là ainsi que la qualité du film. C’est au tour du réalisateur de prendre la parole : « ce film parle d’identité, de retour aux sources, de savoir de quoi on est composé. Je suis très heureux de le présenter ici, car plus jeune j’y venais souvent avec mon frère ! ». La salle applaudit, siffle, crie. Dans les rangs du haut, j’ai même entendu le youyou national algérien. L’équipe souligne même qu’il s’agit du meilleur accueil depuis le début de leur tournée. Malik Bentalha précisera que : « c’est un film de banlieusard et la première avant-première officielle se passe ici en banlieue ».

Il est temps de se rasseoir pour visionner le film. « C’est la classe à Dallas », conclura Djamel Debbouze en remontant les marches. Sous les applaudissements de la salle, les lumières s’éteignent, l’écran se rallume. Nous voilà directement plongés dans le bain algérien. Quelques dialogues en dialecte, les tableaux du salon que la plupart des rebeux ont chez eux, on se sent comme à la maison. Je sens de suite que je vais me retrouver dans ce film. Au fur et à mesure des scènes, on se voit balader entre le rire, la peine, l’attente, la compréhension.

Être gosse d’immigrés et être né en France fera de Farid un personnage attachant, en qui on se reconnait. Devoir aller au pays sans savoir parler la langue de ses ancêtres, nous sommes nombreux à être passés par là. La double culture, l’histoire de l’Algérie, des colonies, des émigrés mal vus au bled, de la jalousie implicite, les vagues clandestines en direction de l’Europe, le rêve français, les belles filles, le chômage, la galère sur les terrasses au bled ou encore la richesse des paysages secs et montagneux donneront un charme fou à ce film. Un film universel où chacun, algérien ou non, se retrouvera à un moment.

Après le visionnage du film, Joëlle et Cécilia (mère et fille) se confient : « Ce film est plein d’humour, il est très sympa et j’ai vraiment été touchée par certains acteurs. J’en ai même versé quelques larmes à la fin. Il met en avant les problèmes des étrangers et il est très bien filmé et surtout chaleureux. Ce moment où Farid est imprégné de ses racines au cabaret est extrêmement fort ! J’ai été émue, dit  Joëlle, quand j’ai vu la scène du mariage, je me suis sentie dedans ! Ma mère est française et mon père algéro-tunisien. Je n’ai jamais été au bled, mais grâce à ce film je l’ai visité. Je suis née ici, mais quand on me demande ce que je suis, bien que je n’y ai jamais mis les pieds je réponds toujours algéro-tunisienne ».

Cécilia venait de Montreuil, et sa mère malgré ses béquilles s’est déplacée depuis Paris. Être né quelque part c’est une chose, mais sa culture, ses racines et ses ancêtres sont parfois nés ailleurs. Le but du jeu est de les retrouver, afin de se remplir de ce que l’on est et surtout comme le souligne le père du film : « il faut savoir de quoi on est composé ».

Inès El Laboudy

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