Joyeux anniversaire ! Voilà dix ans que le T3b a été lancé. Ce tramway, qui relie la Porte d’Asnières (17e arrondissement) à la Porte de Vincennes (20e), en passant par les incontournables Porte de la Chapelle (18e) ou encore Porte de la Villette (19e), est devenu emblématique du nord parisien.

Inauguré le 15 décembre 2012, ce tramway est une extension du T3 – devenu depuis le T3a –, qui dessert quant à lui le sud parisien. Depuis la mise en service du T3b, on peut quasiment faire le tour du périph’ en tramway. Seule exception : le 16e arrondissement, qui reste préservé des rails.

Mais plus pour longtemps. Des travaux sont en cours dans l’ouest parisien pour prolonger le T3b de la Porte d’Asnières à la Porte Dauphine. Ils devraient être finalisés au début de l’année 2024. Le T3 dans son ensemble s’étendra alors sur près de 30 km, ce qui en fait la ligne de tramway la plus longue d’Île-de-France.

« Le T3b est quand même bien meilleur que la plupart des métros »

C’est assez rare pour un transport en commun francilien, mais le T3b fonctionne plutôt bien. Les rames sont modernes, grandes, spacieuses et même confortables. Comparé au T1 (tram’ qui va de Noisy à Asnières), c’est le jour et la nuit.

« Pour me rendre au travail, je prends plusieurs transports en commun, et franchement le T3b est quand même bien meilleur que la plupart des métros par exemple », avance José, 31 ans, qui le fréquente quotidiennement. « Forcément, en heures de pointe, on trouve rarement des places assises, mais là c’est un problème qui touche plus largement tous les transports en commun », ajoute-t-il.

« Il y a souvent des soucis avec les transports en Île-de-France, mais pour ce tram, on ne peut pas trop se plaindre », résume Mustapha, 57 ans. « Le seul vrai problème c’est quand il y a trop de voitures, parce que là tout est bouché et le tram ne circule pas bien ».

En heures de pointe, les embouteillages mènent la vie dure aux usagers

Forcément, quand on est si près du périph’ et qu’on passe par toutes les portes du nord parisien, dont certaines connues pour être infréquentables à heures de pointe, ça fait des dégâts.

J’habite dans le 77, et ça m’arrive parfois de rentrer chez moi à 21 heures

« Je finis le travail à 17 heures et je prends le T3b pour rentrer chez moi, mais c’est très souvent bouché donc le tram reste parfois bloqué de longues minutes, explique Joëlle, 33 ans. Quand on combine ça aux problèmes des autres transports, ça devient invivable. J’habite dans le 77, et ça m’arrive parfois de rentrer chez moi à 21 heures passées, ce qui n’est vraiment plus possible. »

Si ce tramway a  été mis en service pour désengorger les routes du nord parisien, la circulation reste très dense. « Les retards, les trains supprimés, et en plus ils vont augmenter le prix du pass Navigo… On peut comprendre ceux qui préfèrent prendre leur voiture, reconnaît Joëlle. Mais le problème c’est que ça crée des bouchons, donc finalement tout le monde se retrouve bloqué. »

« Quand j’ai su que le prix du pass Navigo allait augmenter de presque dix euros, j’ai halluciné »

Le pass Navigo va effectivement augmenter de 12% en janvier, passant à 84,10 euros par mois. Une mesure jugée « inévitable » par Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités. Dans un mail envoyé aux abonnés, elle explique que cette hausse est causée par « l’explosion des prix de l’énergie » et « l’inflation », qui mettent à mal les « investissements dans la modernisation du réseau »

« Quand j’ai su que le prix du pass Navigo allait augmenter de presque dix euros, j’ai halluciné, explique José. En fait, ils disent qu’ils vont augmenter les prix pour leur permettre d’investir davantage et d’améliorer les services, mais rien ne va changer, à part le fait qu’on va payer plus cher ! »

Ayoub Simour

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