Si KFC a été l’un des pionniers dans la démocratisation du poulet frit et que les franchises Chicken spot et Chicken Street ont suivi, les choses simples de la vie reviennent et nous rattrapent. Avec une devanture qui passe souvent inaperçue, ces enseignes connaissent un engouement grandissant. La recette du succès tient en deux points : simplicité et efficacité. Ces snacks qui ont pignon sur rue font exclusivement de la vente à emporter, une manière de casser les prix avec des plats simples.
Au menu, du poulet sous toutes ses forformes : poulet braisé façon barbecue, pilons, blancs et wings, mais aussi des accompagnements. On peut y retrouver le plus souvent des pâtes au poulet et une sauce crémeuse, un riz rouge aux petits pois et au poulet, ou encore des frites, potatoes et allocos.
50 nuances de poulet
Et si le poulet est roi ici, on le retrouve sous toutes les déclinaisons possibles et imaginables. Bricks, saucisse au poulet et même donuts au poulet, qui sera par ailleurs la seule forme de poulet pané que vous retrouverez dans ces commerces. Adieu les tenders et wings, parfois trop épicés et bonjour à l’escalope de poulet bien mariné dans un mélange d’épices qui va nous mettre tous d’accord. Le poulet n’est pas seul, il est d’ailleurs accompagné avec du riz ou des pommes de terre à l’origine. Les différentes franchises ont ensuite développé leur offre en proposant un plus large choix d’accompagnements, à savoir des pâtes, des allocos ou encore des Haricots verts sautés.
Au-delà d’un goût, le prix cassé est aussi l’une des raisons de son succès. Les accompagnements chiffrent à 3 euros et les pièces de poulet sont vendues à partir d’1 euro. Cette cuisine de proximité offre la possibilité à ses clients un repas chaud, sans prise de tête et à moindre coût. Rien sur les cartes que présentent ses enseignes ne dépasse les 7,50 euros, soit le prix d’un poulet entier braisé à la flamme. Une solution qui le rend accessible à toutes les bourses.
Nos recherches nous permettent de remonter jusqu’en 2008 : deux frères issus de la région parisienne vendent sur les marchés franciliens qu’ils sillonnaient avec leur foodtruck dans le but de vendre du poulet braisé avec une marinade dont la recette est tenue secrète. Face à un succès fulgurant, ils lancent la franchise Crousti poulet. Quelques années plus tard, leur enseigne a plus d’une vingtaine de franchises partout en France.
D’un concept né à Porte dorée en 2012, Chick’n chok est l’un des premiers dans le genre à avoir ouvert en France. Les maîtres mots ici sont « prix bas, facilité, proximité, mais surtout qualité et goût ». Plus de 10 ans qu’ils sont dans le milieu et régalent tout le monde avec une recette secrète d’un assaisonnement minutieusement dosé et conçu pour satisfaire nos papilles. Ici, la carte qui se fait courte, mais elle garantit aux clients un produit préparé le jour même et une meilleure qualité des produits. On retrouve aussi bien des pâtes forestières qu’un plat de thieb qui est un incontournable que tout le monde s’arrache.
L’emplacement et l’assaisonnement
Modibo, commerçants à Chick’n Chok nous explique le choix de cette enseigne de privilégier un moindre choix, mais en garantissant à sa clientèle des plats faits le jour même et avec un goût unique. Pour lui, « le succès se joue sur deux points principaux : l’emplacement, mais surtout ton assaisonnement. Chaque enseigne a sa recette, c’est ce mélange bien précis d’épices qui fait que les gens reviendront vers toi ».
Avec une réputation qui s’est bâtie sur des années, le choix des responsables de ne pas lancer une communication appuyée sur les réseaux sociaux est réfléchi et bien pensé. Leur seule communication réside dans les avis Google, mais surtout sur le bouche-à-oreille et cela depuis des années. Une stratégie qui traverse les époques et ne restreint pas sa cible de vente aux personnes ayant un compte TikTok. La preuve en est avec une clientèle de proximité très variée. « C’est autant des étudiants que des mamans qui rentrent du travail et qui sont fatiguées donc qui prennent à manger chez nous pour toute la famille avec les poulets entiers », précise Modibo.
« On travaille avec tout le monde et pour le peuple »
De l’autre côté du périph’, les adresses se multiplient, ces restaurants où il n’est pas possible de s’installer sur place pour consommer sont de plus en plus nombreux. À Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) Abdel a ouvert Tout Poulet il y a quatre mois. Son but est d’avant tout de rendre ses produits accessibles à tous. Cependant, le choix de faire du poulet et pas autre chose n’est pas naturellement ce qui fait que les prix sont bas.
Abdel nous explique vendre ses cuisses de poulet qu’il achète l’unité à 1,80 euro au prix de 2,50 euros. Le fait de ne pas proposer de restauration « sur place » ainsi que réduire les marges permettent aujourd’hui à Abdel de proposer des prix bas. « On travaille avec tout le monde et pour le peuple. On ne se plaint pas, on prend un petit bénéfice pour faire tourner la boutique et ça nous suffit largement. »
Tout est déjà prêt, tu prends, tu paies et bonne journée
Yanni, étudiant de 22 ans, est un bon client de ces restaurants. Pour lui, ils sont une concurrence sans faille aux traditionnelles Chicken spot et Chicken street qu’il juge « passé de mode » après un règne fulgurant en France dans les années 2010. « Le prix est ce qui m’a attiré vers ces nouveaux fast-foods dédiés au poulet. Mais ce qui m’a encore plus convaincue, c’est le goût et l’offre à la fois qualitative et diverse. » Pour lui, c’est la rapidité et les économies garanties, un point non négociable dans la vie d’un étudiant. « Tout est déjà prêt, tu prends, tu paies et bonne journée. »
Une chose est certaine, ces commerces sont de plus en plus nombreux à voir le jour, avec des recettes originales et une carte qui varie d’une enseigne à l’autre. Une richesse de propositions et d’inventivité de la part des restaurateurs. Chaque client à son adresse qu’il recommandera à tous et la spécialité qui l’a conquis.
Hamama Temzi