Aujourd’hui notre jeune habitant de la cité Blanqui a décidé de s’immerger dans le monde universitaire et c’est tout naturellement que ses pas ont choisi d’arpenter la faculté d’Assas puisque, dans l’imaginaire collectif, elle a la réputation d’avoir une couleur politique quelque peu enflammée de nationalisme. « On m’a dit que c’est une fac de facho on va voir si c’est pas un cliché ».

Sur les mots de mon acolyte on enfourche notre RER E direction métro Luxembourg. Arrivés sur place comme je suis très bête, nous nous fourvoyons dans la direction à prendre. Nous tombons sur le Panthéon que Kamel voit pour la première fois. « C’est beau, c’est quoi ? » Rien, répondis-je , « juste ma future tombe ».

Nous descendons vers le jardin du Luxembourg que nous traversons. Par ce matin clair, je trouve cette délicate symphonie de fleurs et de verdure particulièrement resplendissante, d’autant qu’elle est parcourue de jolies jeunes filles amatrices de footing en tenue serrée.On arrive enfin devant Paris II : la fameuse Assas, où un invité mystère nous attends ; Serge Michel, notre grand Totem à nous les bloggeurs. Si on a aucun problème pour entrer, ce n‘est pas le cas pour ce qui est de rester… 5 min à peine après qu’on se soit posé dans le forum, la sécurité nous interpelle et nous demande de décliner notre identité. Merde, soit il y a marqué Blanqui sur le front de Kamel soit Serge a une tête qui ne leur revient pas, parce que moi je passe partout. Kamel et Serge expliquent à monsieur l’agent notre démarche journalistique. Heureusement notre interlocuteur est compréhensif, « suivez-moi dans le bureau ! » lança-t-il d’un ton enjoué. Une fois sur place, deux secrétaires nous disent qu’il faut une autorisation écrite du doyen de la fac rien que pour pouvoir poser son séant dans le forum. Moi qui ai étudié à la Sorbonne et à Villetaneuse je peux affirmer que l’entrée n’est pas si select (pour Villetanneuse c’est même Open Bar). Tant pis, le courageux Kamel retrousse ses manches et s’en va travailler sur le trottoir devant l’université, Serge nous quitte car contrairement à nous, lui a une vie.

Plusieurs étudiants de passage furent interrogés sur l’ambiance qui prévaut dans leur fac, les avis sont quelque peu partagés. Pour les rares affichant le même teint exotique que Kamel et moi, aucun problème. L’ambiance facho, le GUD, le RED (les associations d’extrême droite) c’est du passé d’après eux. Mais certains étudiants parisiens qui ne sont pas obligé de manger du couscous régulièrement (ou du maffé) pensent qu’il y a quand même des arrière-pensées et des non-dits. L’avis général est que chacun reste dans son cocon, la classe sociale à laquelle il appartient. Un groupe d’étudiants étrangers venus d’Algérie trouve que leur scolarité se passe très bien, si ce n’est l’un d’entre-eux qui déplore l’existence d’un malaise avec certaines personnes.

Au vu des témoignages récoltés Assas n’est sans doute pas ou plus l’arrière-garde universitaire de l’extrême droite. Par contre elle n’est pas très accueillante. Kamel dira d’ailleurs sur ce point : « Cette fac porte bien son nom, c’est un vrai sas de sécurité, Assas ».

Idir Hocini, Kamel El Houari

 

Idir Hocini

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