La classe BP11 du Lycée Lagrange de Bondy cherche à concrétiser un projet de jumelage entre leur établissement et un lycée algérien. Il s’agit de les inviter à Bondy, dans un premier temps, pour alimenter un débat sur la mémoire collective et la solidarité, et dans un second temps, organiser le « match retour ». Salué par la visite de la Conseillère régionale IDF, Kristina Roger, la femme du Maire de Bondy, le projet avance, sous l’impulsion de deux enseignants, Charlotte Sechet et Hamid Belakhdar, réunissant peu à peu les 19’000 euros nécessaires. La parole aux lycéens:

 

 

 

– Que voulez-vous montrer aux lycéens algériens?

« Notre quotidien: se lever tôt pour aller au lycée, prendre nos transports publics, manger dans nos fast-food, visiter nos centres commerciaux… On leur fera visiter la Tour Eifel, mais on veut leur montrer que la banlieue, ce n’est pas Paris, leur dire qu’en France, il faut travailler! »

 

 

 

– Quelle image pensez-vous que les Algériens ont de la France?

« Pour eux, la vie ici est facile. On ramasse l’argent par terre. Ils ne voient que les immigrés qui reviennent en vacances au bled pour montrer tout ce qu’ils n’ont pas eu pendant l’année. L’image est faussée à cause des médias. Suite aux émeutes, ils ont dû nous juger comme des enfants gâtés qui ne se rendent pas compte de leur chance, alors que c’est eux qui ne se rendent pas compte de la leur! »

 

 

 

– Quelle image avez-vous de l’Algérie?

« Les gens doivent être moins stressés par la vie, plus zen. Il doit y avoir un petit côté oriental, davantage de nature, plus de chaleur humaine. »

 

 

 

– Comment réagissez-vous au décret concernant le « rôle positif de la colonisation »?

« Ce qu’on veut nous dire, c’est qu’on peut s’estimer heureux d’être en France, alors que nos parents ont aidé à construire le pays. On reste persuadé que la colonisation a détruit nos pays. » Aucun élève n’a de racines algériennes, mais une élève parle de son grand-père marocain qui s’est battu pour la France pendant la guerre d’Algérie et a perdu beaucoup d’amis au front. Une autre parle de son grand-père guinéen qui n’a jamais été reconnu comme « ancien combattant ».

 

 

Par Blaise Hofmann

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Blaise Hofmann

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