Deux fillettes de 6 ans, en classe de CP ont été hospitalisées mardi à Sevran après avoir été piquées par une seringue découverte dans un buisson de la cour de l’école Emile Zola.

Hasard ou coïncidence ? La ville de Sevran fait encore parler d’elle cette semaine. On avait parlé de ses habitants qui en ont marre des dealers qui empoisonnent le quartier. Le maire avait alors adressé une lettre au ministre de l’Intérieur, qui avait même fait le déplacement vendredi dernier, promettant « de mettre le paquet pour lutter contre ces trafiquants de drogues en envoyant des CRS« .

Une semaine à peine après la visite du ministre, à l’heure de la cantine, un enfant ramasse une seringue usagée dans un buisson de sa cour d’école des Beaudottes. Et forcément, elle passe de main en main, jusqu’à piquer, à l’index et à la paume, deux petites filles de 6 ans, prises en charge immédiatement par l’hôpital, comme sept autres de leurs camarades. C’est au moment d’envoyer les enfants à la cantine que des élèves de CP ont attrapé la seringue. Des grands les ont vus courir. Ils leur ont dit de la lâcher par terre.

Selon la Préfecture de Bobigny, les deux petites filles ont reçu un traitement préventif  « par bithérapie pour prévenir d’éventuelles maladies infectieuses ».  Les résultats de l’analyse de la seringue doivent être connus aujourd’hui. En attendant les analyses de la seringue, c’est la colère qui prédomine dans un quartier où les toxicomanes sont nombreux et le trafic de drogue monnaie courante.

Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon s’est rendu sur place mardi après-midi. Il a du faire face à la colère des parents d’élèves. « J’arrive à 16 heures pour chercher mes enfants, on nous dit votre fille a été touchée par une seringue. Directement on pensent à quoi ? Toxicos, maladie, sida. Il faut faire quelque chose Monsieur le Maire on en peut plus là ! Ce sont nos enfants bordel de merde » lâche une maman sur le vif..

« Sans policiers Madame, on ne peut pas s’en sortir, je suis d’accord avec vous. Le ministre nous a promis des CRS. Ce fait démontre a quel point notre ville en a besoin »  a répondu le maire. Depuis, les langues se délient, chaque enfant y va de son anecdote. « Tous les jours on joue à chat avec les seringues, on joue au médecin… » Certains parents sont  prêts à ne plus scolariser leurs enfants tant que des mesures ne seront pas prises. Selon la préfecture, cinq autres seringues ont été retrouvées hier, à proximité directe de l’établissement. En attendant des mesures plus drastiques, une simple rangée de chaises bloque désormais l’accès au fond de la cour.

Mohamed Mezerai

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