BEST OF. Tour d’horizon des toilettes de facs. Et de Panthéon-Assis (Paris II) à Paris VIII, on ne manque pas d’idées…

Entré en première année de droit à Assas cette année, j’ai découvert le monde de l’université, ses associations, syndicats… Et l’influence de la réputation. Panthéon-Assas (Paris II) la bourgeoise, traine derrière elle une réputation de fac « facho » où les non-blancs sont traités avec mépris, on me le rappelle à chaque fois que je mentionne le nom de mon université. Je leur réponds que, oui Assas et ses professeurs et élèves sont en majorité marqués à droite, mais que l’époque du GUD et des skinheads qui organisaient des ratonnades est révolue depuis 15 ans au moins, n’en déplaise aux nostalgiques. Cela n’empêche pas une certaine frange de l’extrême-droite de s’organiser et de monter des associations comme « Assas Patriote » ou la « Cocarde étudiante », qui doivent rassembler à peine 80 personnes sur l’ensemble de la fac.

Depuis le début de l’année j’ai remarqué une forte politisation dans toilettes de la fac, alors qu’elle se cantonne d’habitude à quelques tractages à la sortie. À chacun de mes passages aux wc, je voyais des autocollants de promotion des sites de la facho-sphère type jeunenation.fr aux cotés de messages au marqueur, principalement à caractère xénophobe.

Un soir en partant, j’ai découvert dans un cabinet un énorme tag « UEJF dehors » (voir photo). Il était accompagné de l’inscription « Juifs + musulmans hors d’Assam » sur le mur contigu, sans oublier le « Soral a raison » trônant au dessus de la porte en référence au héros antisémite de la facho-sphère Alain Soral. En sortant, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur un stand de l’UEJF ! (Union des Etudiants Juifs de France). Le tag était donc tout frais, et l’acte me paraissait encore plus lâche. Intrigué, j’en ai parlé avec une amie le lendemain et elle m’a affirmé qu’elle n’avait jamais rien vu de tel coté féminin. L’administration de la fac semble au courant du problème puisque les murs sont régulièrement nettoyés et les tags ne restent que quelques jours …

J’ai décidé d’aller voir ce qu’il en était en territoire rival, dans les locaux des juristes Sorbonnards de Paris I. Là-bas, pro FN et antifascistes s’affrontent à coup de réponses au marqueur pour le plus grand bonheur de ceux venus se soulager.

Je suis également allé faire un tour à Paris VIII la contestataire, le bastion historique des luttes « gauchistes » selon sa réputation. J’ai commencé par les toilettes, qui étaient propres pour une fois (oh miracle !), mais sans grand intérêt politique si ce n’est un roman émancipateur publié sur la porte des toilettes des filles (voir photo).  En fait, les messages à caractère politique à Paris VIII se trouvaient directement sur les murs du campus, où ils bénéficient d’une plus grande visibilité.

Au terme de ce périple dans les latrines de nos chères universités publiques, je me suis posé la question : les toilettes sont-elles de véritables tribunes d’expression politique ? En fin de compte pas vraiment, cela ressemble plus à un défouloir pour ceux qui n’ont pas le courage d’aller exposer leurs idées en public. Peut-on les blâmer de préférer le confort et l’intimité d’un cabinet de 2 mètres sur 2 que l’on peut fermer à clé ? Affaire à suivre …

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Article initialement publié le 23/12/2015.

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