Suite aux dernières manifestations, le Président de la République François Hollande, a annoncé qu’il n’y aurait plus d’autorisation de manifester si la préservation« des biens et des personnes » ne pouvait être « garantie ». Portraits de manifestants.

Samedi 4 Juin 2016 et dimanche 5 juin 2016 la marche des quartiers populaires, Nuitdebout, le Droit Au logement, CNT Solidarité Ouvrière dans le cadre de l’opposition à la loi travail de la convergence des luttes embrasse les quartiers du Nord Est de Paris de la Place de la République en passant par le quartier des Amandiers, samedi. Et dimanche ils ont apporté leur soutien aux salariés de la société de nettoyage OMS dans le XX° arrondissement, à Bagnolet pour supporter le collectif de Baras, d’immigrés en précarité, pour continuer aux Lilas démontrant la solidarité avec la lutte de la blanchisserie RLD.
1500 marcheurs se sont rassemblés samedi, un peu plus de 300 dimanche. Le moment le plus émouvant a été l’hommage rendu à Lamine Dieng samedi à 19h30, mort dans un fourgon de police en 2007. Devant un sit-in, la sœur de Lamine Dieng, Ramata Dieng décrit en juin 2007 « Lamine Dieng était allongé dormant ». Le paroxysme de l’horreur est atteint « Lamine étouffe la compression sur sa boîte crânienne par [la violence] d’un policier est telle que le cerveau enfle et commence à s’écouler par l’occiput. Il meurt d’une embolie cérébrale ». Sur son corps quarante contusions sont retrouvées. Les policiers ont été innocentés. 
Portraits

Annie Gafforelli

Annie Gafforelli a pris part à la marche samedi et dimanche. Elle est « très engagée dans le monde associatif » notamment « dans une association de co-développement » raconte-t-elle. Habitante du quartier des Fougères, elle s’est engagée naturellement au côté des « travailleurs d’OMS qui travaillent pour Paris Habitat ». Pour elle, cette solidarité autour de ces salariés du nettoyage est « une exemplarité de la convergence des luttes. La CNT-Solidarité leur a apporté sur le piquet de grève des couvertures, de l’eau, à manger, car ils étaient jour et nuit sur le piquet de grève. Après l’état d’urgence ça a été plus difficile ils n’ont pu y être que le jour. La CGT-HPE  a rejoint le mouvement », narre-t-elle. En fait Paris Habitat obtenait « 8 % de réductions de charges gagnées sur les droits des ouvriers » dénonce Annie. « Fougères est un quartier gagné, ils ont lutté, ils ont gagné contre la gentrification ». « On est engagés avec le DAL aujourd’hui parce que la banlieue n’a pas été assez présente. C’est important le pouvoir d’agir et transformer les choses. C’est important d’être investi » revendique Annie. Elle a deux enfants de 17 ans et 19 ans et travaille pour le comité d’entreprise de Groupama.


Alexandra a récemment rédigé par ses soins le comité de presse du collectif Fougères, co-habitante. Elle vit juste à côté d'où le piquet de grève s'est tenu. La revendication principale des ouvriers du nettoyage face à Paris Habitat est "l'internalisation de leurs services" en lieu et place de leur "sous-traitance" explicite Alexandra. Son implication dans la convergence des luttes s'est faite "d'elle-même". La lutte des salariés d'OMS a été remportée, "un mois après, la lutte" contre la loi travail a commencé, selon l'historique d'Alexandra. La loi travail est arrivée comme "un coup de poing dans la gueule" selon la qualification d'Alexandra. "On s'est nourri de la contestation contre la loi travail, nuitdebout, le DAL" finit Alexandra.

Alexandra a récemment rédigé par ses soins le comité de presse du collectif Fougères, cohabitante. Elle vit juste à côté d’où le piquet de grève s’est tenu. La revendication principale des ouvriers du nettoyage face à Paris Habitat est « l’internalisation de leurs services en lieu et place de leur sous-traitance » explicite Alexandra. Son implication dans la convergence des luttes s’est faite « d’elle-même ». La lutte des salariés d’OMS a été remportée, « un mois après, la lutte contre la Loi Travail a commencé », selon elle. La Loi Travail est, à ses yeux, arrivée comme « un coup de poing dans la gueule ». « On s’est nourris de la contestation contre la Loi Travail, Nuit Debout, le DAL ».


Nadia Asli est une mobilisée du DAL. En 2015, de août à novembre, Nadia a passé "4 mois sur la place de la République". Elle a traversé une grosse galère de logement, mais elle l'assure, elle a de la chance car elle a "des diplômes", "licence de droit, diplôme de management en hôtellerie, restauration, diplôme de gouvernante". "J'ai fait valoir mes droits" revendique-t-elle mettant en demeure l'Etat par la mobilisation du système "DALO". Mais pendant 4 mois, elle était "jour et nuit sur le campement", "je dormais sur la place" retrace Nadia. Elle relate "le père de ma fille m'a fait la guerre. Il est parti en me laissant des dettes. Il m'a retiré la garde de ma fille. Maintenant je vois ma fille les week-end et les mercredis". Maintenant ses projets sont de créer "une société de sous-traitance en hôtellerie de luxe".
Nadia Asli est une mobilisée du DAL. En 2015, d’août à novembre, Nadia a passé « 4 mois sur la place de la République ». Elle a traversé une grosse galère de logement, mais elle l’assure, elle a de la chance, car elle a « des diplômes : licence de droit, diplôme de management en hôtellerie, restauration, diplôme de gouvernante ». « J’ai fait valoir mes droits » revendique-t-elle, mettant en demeure l’État par la mobilisation du système « DALO ». Mais pendant 4 mois, elle était « jour et nuit sur le campement ». « Je dormais sur la place » retrace Nadia. Elle relate : « Le père de ma fille m’a fait la guerre. Il est parti en me laissant des dettes. Il m’a retiré la garde de ma fille. Maintenant je vois ma fille les week-ends et les mercredis ». Désormais ses projets sont de créer « une société de sous-traitance en hôtellerie de luxe ».
Rafik est le derboukiste de la place de la République et de Nuitdebout. Son parcours est simple, comme il le décrit "10 ans de musique, 5 ans au bled, 5 ans en France", il est parti de Tunisie "à cause de l'oppression politique, des bagarres". Il sourit "c'est magnifique j'adore la France". Il est mobilisé avec Nuitdebout depuis "le 31 mars jusqu'à aujourd'hui". Ses idées sont qu'"il faut changer, il faut changer les mentalités". Il est qualifié en "boulangerie-pâtisserie, actuellement demandeur d'emploi", parfois "je donne des CV " conclue-t-il.

Rafik est le derboukiste de la place de la République et de Nuit Debout. Son parcours est simple, comme il le décrit « 10 ans de musique, 5 ans au bled, 5 ans en France ». il est parti de Tunisie « à cause de l’oppression politique, des bagarres ». Il sourit:  « c’est magnifique, j’adore la France ». Il est mobilisé avec Nuit Debout depuis le 31 mars. D’après lui, « il faut changer les mentalités ». Qualifié en boulangerie-pâtisserie, actuellement demandeur d’emploi, « parfois j’en profite pour donner des CV » conclue-il.


Seven réalise "des dessins qui parlent du Soudan, du Darfour" ainsi se présente-t-il. Il poursuit "je me suis intéressé à Nuitdebout, je fais du dessin", c'est pourquoi il fait partie de la commission "dessin debout". Il prépare à l'heure actuelle un fanzine dont l'histoire est la suivante "l'histoire d'un enfant, il y a 7 scènes, il traverse des étapes et arrive à survivre jusqu'en zone paix. Son voeux est que "les gens se rencontrent de manière individuelle et spontanée". Seven n'a pas de nom de famille.

Seven réalise « des dessins qui parlent du Soudan, du Darfour ». Il poursuit « je me suis intéressé à Nuit Debout, je fais du dessin », c’est pourquoi il fait partie de la commission « Dessin Debout ». Il prépare à l’heure actuelle un fanzine dont l’histoire est la suivante : un enfant, 7 scènes, il traverse des étapes et arrive à survivre jusqu’en zone paix. Son vœux est que  « les gens se rencontrent de manière individuelle et spontanée ». Seven n’a pas de nom de famille.


Pour Loetitia il s'agit de son premier engagement. Elle a fait son premier carton dans le cadre de la solidarité avec les réfugiés. Elle fait son "deuxième carton" pour "une femme palestinienne enceinte qui a essayé de rejoindre son mari en Palestine mais n'a pas pu rester". Son 7ème carton célèbre "Merci Patron!". Depuis elle a fait "50 cartons" dépeint-elle. Pour elle le mouvement Paris-Banlieue "est très important". Elle déplore "le mur qu'on construit entre les gens". Ses cartons du jour sont "chibanis je suis", "je suis Mohamed Ali", qui avait "ses poings", elle, elle a "ses stylos et ses cartons". Sa conclusion est que "1% possède autant que 99%, on peut plus continuer comme ça".

Pour Laetitia il s’agit de son premier engagement. Elle a fait son premier carton dans le cadre de la solidarité avec les réfugiés. Elle fait son « deuxième carton » pour « une femme palestinienne enceinte qui a essayé de rejoindre son mari en Palestine, mais n’a pas pu rester ». Son 7e carton célèbre « Merci Patron ! ». Depuis elle a fait « 50 cartons » dépeint-elle. Pour elle le mouvement Paris-Banlieue « est très important ». Elle déplore « le mur qu’on construit entre les gens ». Ses cartons du jour sont « chibanis je suis », « je suis Mohamed Ali », qui avait « ses poings », elle, elle a « ses stylos et ses cartons ». Sa conclusion est que « 1 % possède autant que 99 %, on peut plus continuer comme ça ».


Le bondyblog avait déjà rencontré Eamonn Taylor lors de la manifestation des policiers le mercredi 16 mai 2016 alors que les citoyens contestataires comme lui étaient repoussés en dehors de la place de la République. Cette anglophone dit qu'"il pense que Nuitdebout est bon", d'ailleurs ses "amis sont allés à Nuitdebout Glasgow, Nuit Debout Londres". Lui était à la manifestation anitfa en commémoration de la mémoire de Clément Méric du samedi 4 juin 2016. Ce lundi il "travaille sur la ligne 1 avec [sa] guitare" annonce-t-il. Sa plus grande incompréhension est que les manifestants "sont gazés". Il rapporte, il était "à la manifestation du 1er mai 2015", ils n'avaient "pas été gazés, alors pourquoi cette année".

Le bondyblog avait déjà rencontré Eamonn Taylor lors de la manifestation des policiers le 16 mai 2016 alors que les citoyens contestataires comme lui étaient repoussés en dehors de la place de la République. Cette anglophone dit qu’« il pense que Nuitdebout est bon », d’ailleurs ses « amis sont allés à Nuitdebout Glasgow, Nuit Debout Londres ». Lui était à la manifestation Antifaen commémoration de la mémoire de Clément Méric du samedi 4 juin 2016. Ce lundi il « travaille sur la ligne 1 avec [sa] guitare » annonce-t-il. Sa plus grande incompréhension est que les manifestants « sont gazés ». Il rapporte, il était « à la manifestation du 1er mai 2015 », ils n’avaient « pas été gazés, alors pourquoi cette année ». Photo : Guillaume Montbobier©


Jean-Baptiste Eyraud est le porte parole national du DAL. Il déclare "ce sont les quartiers populaires qui souffrent du système actuel. Les loyers sont bien très chers. Il faut dépenser une partie de son revenu pour le logement, pour l'alimentation. Ce sont les familles à faibles revenus qui en dépensent le plus. Même les quartiers populaires sont repoussés en dehors. C'est le Grand Paris qui avance".

Jean-Baptiste Eyraud est le porte-parole national du DAL. Il déclare « ce sont les quartiers populaires qui souffrent du système actuel. Les loyers sont bien très chers. Il faut dépenser une partie de son revenu pour le logement, pour l’alimentation. Ce sont les familles à faibles revenus qui en dépensent le plus. Même les quartiers populaires sont repoussés en dehors. C’est le Grand Paris qui avance ». Photo : Lily Manapany©


Fahima est une militante historique du mouvement social. Elle a rédigé l'appel de convergence des luttes Nuit Debout - Quartiers Populaires. Selon ses propos "il faut rebondir sur 2005 et de réparer la fracture qu'il y a dans la classe ouvrière et sociale entre les luttes dans les quartiers et les luttes sociales. Il faut reconstruire. Il se permettent d'essayer des lois car ils savent qu'ils n'ont pas le rapport de force. Il faut rétablir le rapport de force. C'est la première marche ce n'est pas la dernière".

Fahima est une militante historique du mouvement social. Elle a rédigé l’appel de convergence des luttes Nuit Debout — Quartiers Populaires. Selon ses propos « il faut rebondir sur 2005 et de réparer la fracture qu’il y a dans la classe ouvrière et sociale entre les luttes dans les quartiers et les luttes sociales. Il faut reconstruire. Ils se permettent d’essayer des lois car ils savent qu’ils n’ont pas le rapport de force. Il faut rétablir le rapport de force. C’est la première marche ce n’est pas la dernière ».

 


Mohamed Boughami encadre l'association Spoutnik de défense des locataires du quartier Gagarine de Romainville. Son objectif est "de faire un exemple aux autres quartiers qu'on ne peut pas faire quelque chose contre eux", que les locataires sont "les co-constructeurs et la loi doit être respectée" en ce sens. Son "message d'espoir est qu'une petite association comme la notre Spoutnik qui est toute jeune peut faire bouger une montagne comme la municipalité car d'autres gens l'ont fait auparavant".

Mohamed Boughami encadre l’association Spoutnik de défense des locataires du quartier Gagarine de Romainville. Son objectif est « de faire un exemple aux autres quartiers qu’on ne peut pas faire quelque chose contre eux », que les locataires sont « les co-constructeurs et la loi doit être respectée » en ce sens. Son « message d’espoir est qu’une petite association comme la nôtre Spoutnik qui est toute jeune peut faire bouger une montagne comme la municipalité, car d’autres gens l’ont fait auparavant ».


Clo raconte "j'ai découvert périscope à une AG de Nuit Debout. Du coup c'est moi qui fait périscope" maintenant. Elle confirme "face à la loi travail on a plus le choix". Elle est pourtant "obligée de retravailler pour payer [ses] dettes". A côté de Marne La Vallée, dans un petit village elle mis sur pied "une association pour avoir un lieu de vie et de rencontre. A Chalifert, Café Nature".
Clo raconte « j’ai découvert périscope à une AG de Nuit Debout. Du coup c’est moi qui fait périscope » maintenant. Elle confirme « face à la loi travail on a plus le choix ». Elle est pourtant « obligée de retravailler pour payer [ses] dettes ». A côté de Marne-la-Vallée, dans un petit village elle mis sur pied « une association pour avoir un lieu de vie et de rencontre. A Chalifert, Café Nature ».
Marie est enceinte, elle a 31 ans. Elle est militante du DAL depuis 2009. Son investissement se fait dans le DAL-HLM. Elle éclaire son engagement "contre l'ANRU, des comités de locataires sont constitués pour que les immeubles soient subventionnés et que les loyers baissent. Il ne faut pas que le quartier Gagarine soit détruit. Les luttes dans les quartiers populaires sont très bien".

Marie est enceinte, elle a 31 ans. Elle est militante du DAL depuis 2009. Son investissement se fait dans le DAL-HLM. Elle éclaire son engagement « contre l’ANRU, des comités de locataires sont constitués pour que les immeubles soient subventionnés et que les loyers baissent. Il ne faut pas que le quartier Gagarine soit détruit. Les luttes dans les quartiers populaires sont très bien ».


Par Guillaume Montbobier (texte) / Lily Manapany (photos)

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