Depuis quelques jours, le Bondyblog a été quelque peu médiatisé et j’ai pu à cette occasion m’apercevoir que les journalistes étaient fascinés par le feu, au point d’en perdre la raison. Tout d’abord, un journaliste d’un grand quotidien français qui préparait depuis son bureau un article sur « les banlieues trois mois après » m’appelle pour me poser quelques questions.

– J’aimerais savoir si vous connaissez des personnes autour de vous qui ont eu leur voiture ou leur commerce brûlés suite aux « émeutes ». Auriez vous des numéros de téléphone à me passer ?

Et là, je ne peux m’empêcher de penser : « Bondy est à 15 minutes de Paris, tu peux pas prendre un billet de RER et venir ici, rencontrer les gens pour écrire ton papier ! »

Quelques jours plus tard, une journaliste de la radio publique néerlandaise était en ligne pour une interview avec Alain Rebetez, journaliste à L’Hebdo.

Elle souhaite me poser quelques questions sur le Bondyblog.

Pendant plus d’un quart d’heure, je lui raconte la formation à Lausanne, lui explique notre volonté de raconter le quotidien, la mise en place du projet, ses vertus pédagogiques …

Je lui parle de l’un de nos objectifs : donner une autre image des banlieues dans les médias.

D’un coup, son cerveau bug et elle me demande :

- Où étiez vous durant les « émeutes » du mois de novembre ?

- Chez moi, à Bondy.

- Avez-vous personnellement brûlé des voitures ?

- Pfff !!!!

Et là, je me dis que ce n’est pas gagné.

Par Mohamed Hamidi

Mohamed Hamidi

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