Oman, ce pays dont on entend si peu parler, pays de Sinbad le marin selon la légende. Je n’aurais pas imaginé voir autant de merveilles et rencontrer autant de gentillesse et de générosité ! Mon premier jour n’a pas été des meilleurs. Cependant les suivants ont été de mieux en mieux au fil des différents paysages et des rencontres. Oman est un petit pays frontalier des Emirats-Arabes-Unis, connu pour son Dubaï illuminé. Il y a, à peu près, 2 millions d’Omanais et autant d’immigrés. La plupart viennent d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh et des Philippines, et le reste sont des expatriés venus de pays occidentaux. Je fais son tour en passant par la capital Mascate, puis Khasab qui se trouve à l’Ouest dans la péninsule de Musandam, pour descendre ensuite dans le sud à Salalah et remonter à Mascate. Un pays moderne et riche en pétrole et en nature, que je parcours en solitaire mais quasiment jamais seule.

Comme je l’ai raconté précédemment, ma première rencontre avec un couchsurfer omanais a été décevante. Ma journée fut alors gâchée par une erreur de réservation et un couchsurfer pas très honnête. Au lendemain de cette première aventure je rencontre Muzzafar, mon deuxième couchsurfer, et Zubayr, son cousin. Ils sont Indiens du Cachemire. Nous sommes vendredi et c’est jour de prière. Ils m’emmènent avec eux puis me font le tour de la ville. Nous faisons une petite balade en  bateau et nous nous promenons sur la plage. Au soir Muzzafar me montre leur appartement et c’est convenu que je vienne m’installer chez eux le lendemain.

C’est ainsi que je passe huit jours à Ruwi, une ville périphérique de Mascate. De là est mon point de départ de tous les endroits à visiter à Mascate : la grande mosquée Sultan Al Qaboos, Alam Palace (palais du Sultan), le musée Bait Adam, le musée d’histoire naturelle, la plage de Qurum, le parc de Qurum, le quartier de Mutrah, sa corniche et son souk…Le week-end suivant, mes hôtes et leur ami Naidu m’emmènent dans la ville de Sur où se trouve un petit Fort, et sur le chemin je découvre le Wadi Shab, une plage de galets. Puis ils m’emmènent à Barka connu pour ses fermes d’autruche. Sans oublier les différentes spécialités culinaires que je découvre dans les différents restaurants de la ville : indienne, chinoise, iranienne, turque et tout de même omanaise. Ici on trouve de tout car la population est très mixte. La générosité de mes hôtes m’étonne, ils m’invitent tous les soirs au restaurant sans rien me laisser payer. Je cuisine tout de même deux fois des spécialités marocaines qu’ils apprécient fortement.

Sur les huit jours où je suis hébergée dans la banlieue de Mascate, je consacre deux journées à Nizwa qui se trouve à 170 km de Mascate, soit une heure trente de trajet. Il m’arrive une chose incroyable : alors que je cherche un taxi, un Omanais s’arrête pour me proposer de me déposer à la station de taxi. Au final il décide carrément de me déposer à Nizwa sans rien me demander en retour. C’est une des générosités que je découvre de la part des Omanais, toujours prêts à rendre service. En même temps le carburant ici n’est pas cher et on fait son plein pour 8 euros !

A Nizwa, je rencontre Ayesha, 23 ans, que je connais via le site couchsurfing, sa sœur Khatija, 30 ans, et leur mère Fatimah. Elles viennent aussi d’Inde. Ayesha et Fatimah sont enseignantes à Nizwa, quant à Khatija, elle est étudiante en histoire en Inde et est venue en visite chez sa famille. Il faut savoir que le Sultan Al Qaboos investit beaucoup dans l’éducation pour que ses compatriotes prennent en main le pays.

Ayesha et Khatija me font visiter leur ville, notamment le magnifique fort de Nizwa et son souk. Mais aussi les villes alentours : Bahla où se trouve un fort inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, Misfah, petit village haut perché et les ruines de Tanuf. Après mon escapade à Nizwa, le lendemain je prends un vol pour Khasab. Là, nous nous rejoignons avec un groupe d’amis qui est venu en vacances à Dubaï. Khasab est la capitale de la région de Musandam. Il y a un tout petit aéroport avec un tout petit avion qui transporte une quarantaine de personnes. La ville n’est pas très grande mais comporte tout de même un vaste centre commercial qui semble disproportionné par rapport à la taille de la ville : le Lulu Market. Il a aussi son petit fort et sa mosquée Sultan Al Qaboos.

A vrai dire, dans toutes les villes du Sultanat la plus grande mosquée de la ville s’appelle Al Sultan Al Qaboos. La curisosité que l’on vient chercher à Musandam, ce sont ses fjords. Des croisières sont alors proposées durant lesquelles on peut parfois apercevoir des dauphins. J’ai la chance d’en apercevoir quelques-uns mais de loin. Durant ma croisière je croise des Français venus aussi de Dubaï pour les vacances : un couple, Pierre et Paulina qui sont géologues. Pierre travaille à Londres et Paulina à Doha, au Qatar. Il y a aussi Félix qui vient des Pays-Bas. Je garde contact avec eux pour la suite de mes aventures.

Le jour d’après, alors que je quitte mes amis, je rejoins ma nouvelle troupe. Nous partons à la montagne. Le seul problème est que nous n’avons pas de 4×4, il n’en restait plus à louer. La route est caillouteuse et très raide, et ça ne rate pas : la voiture cale et une odeur de brûlé commence à se dégager des pneus. Nous finissons par abandonner notre véhicule pour continuer à pieds. La route est longue jusqu’au sommet et la chaleur est tenace. Pierre est loin devant, et Paulina et moi apprécions notre randonnée improvisée, ce qui n’est pas le cas de Félix qui donne des coups sur toutes les pierres sur son chemin. Il avait tant rêvé de sa virée en 4×4 à la montagne ! Son rêve finit par se réaliser quand il arrête un 4×4 militaire qui finit par nous prendre et nous déposer sur le sommet, là où se trouve sa base militaire. La vue est magnifique, les montagnes sont impressionnantes. Après avoir pique-niquer avec sardines, pain et fromage, nous amorçons notre descente. Par chance nous rencontrons de nouveau un 4×4 qui nous dépose à notre véhicule.

Nous sommes le 31 décembre et pour la suite de notre programme, nous passons le réveillon en campant. Nous choisissons un vaste terrain où sont plantés des Acacias. Nous y trouvons un point d’eau près duquel nous établirons notre campement. Quelques courses dans notre supermarché Lulu, de quoi faire un barbecue et composer apéritifs divers et ce soir sera notre festin ! A la nuit tombée nous trouvons difficilement l’endroit que nous avons choisi mais nous finissons par le trouver enfin. Nos tentes plantées, nous allumons notre feu de joie, et préparons notre barbecue. Au menu : brochette de poulet, riz biryani poulet, steak et légumes divers avec en entrée une petite salade. Le ventre plein et reposé par une tisane à la menthe, il est l’heure : 5-4-3-2-1… Bonne année 2013 ! Je crois que parmi tous mes réveillons, c’est le plus mémorable.

Le lendemain, nous levons le campement. Mes compagnons de route s’en vont pour Dubaï et me voilà seule pour la journée. Je profite de ce moment de solitude à méditer devant le port bordé de bateaux. Et pour mon dernier soir avant de quitter cet endroit idyllique, je le passe à contempler la mer et le soleil se coucher. Voici déjà treize jours que je suis là, mais mon voyage n’est pas terminé. Demain je prends un autre vol, qui, dans le sud va m’emmener…

A suivre.

Chahira Bakhtaoui

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