Le juge Michael Obus vient d’abandonner les poursuites qui pesaient sur Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, accusé par Nafissatou Diallo de l’avoir agressée et violée un midi d’été dans une suite d’un grand hôtel à New York. Ainsi se termine la saga pénale de ce triste feuilleton qui avait poussé des milliers de femmes en France et dans le monde à sortir dans la rue pour crier leur révolte et leur écœurement devant le traitement médiatique de ce fait divers et les propos machistes et insultants qui avaient été tenus à cette occasion sur les femmes violentées. Cet épisode avait montré la face sombre et machiste de nos démocraties, pourtant promptes à dénoncer la violence faite aux femmes en terres orientales.

Dominique Strauss-Kahn est aujourd’hui libre car l’accusatrice, affirme le juge, manque de crédibilité. Elle a menti dans son passé. Dont acte, pourtant à entendre ce verdict, il subsiste un malaise profond quand on sait que ce non lieu ne repose en rien sur la négation des faits mais sur la personnalité et le passé de l’accusatrice.

Pour toutes les femmes attachées à la dignité et à la justice,  ce verdict jette le trouble car en aucun cas, il n’affirme clairement l’innocence de Dominique Strauss-Kahn, ses avocats reconnaissant eux mêmes un « acte déplacé ».  Faudra-t-il désormais pour une femme victime de violence, présenter un casier  judiciaire vierge et un passé sans histoire pour être prise au sérieux et soutenue ?

Pour les militantes de la cause des femmes, cette affaire est loin d’être classée. Nous resterons plus que jamais vigilantes pour le procès en civil qui s’annonce fasse désormais la lumière sur la réalité des faits, et non plus sur la personnalité de l’accusatrice.

Fadila Mehal
Présidente-Fondatrice
www.lesmariannedeladiversite.org

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