Les meilleures choses ont une fin, tout comme le débat des primaires citoyennes qui a eu lieu ce soir entre Martine Aubry et François Hollande sur France 2…. Un début difficile pour la maire de Lille qui dès les premières images, semble assez crispée et tendue contre un François Hollande souriant dès son premier mot : « bonsoir ».

Ami ou ennemi ? Les deux candidats à la primaire socialiste auraient des relations de Bisounours si on en croit leurs déclarations à la télé : « On a toujours eu avec François des relations amicales et franches » rétorque Martine Aubry à David Pujadas et à François Hollande de continuer dans la même lignée  « j’ai de l’amitié pour elle », peu crédible et ça ne manque même pas de sauter aux yeux des journalistes face à eux.

Une heure et demie durant, l’ancien et l’actuelle secrétaire du parti socialiste nous ont emmenés avec eux sur leurs positions et décisions devant une « France qui va mal ». Economie, emploi, Union Européenne, fonction publique… tout y passe ! Pas de grand changement par rapport aux points qu’ils ont déjà évoqués lors des précédents débats. Même la stratégie de  séduction qu’on attendait envers l’électorat d’Arnaud Montebourg demeure relativement discrète. François Hollande reprend quelques points clés de son programme en prenant part à certaines idées de Ségolène Royale (le licenciement boursier par exemple). Un prise de position qui n’a pas manqué à sa rivale de lui lancer un pic « Je n’ai pas besoin de changer mes positions pour rassembler ».

Pourtant, beaucoup de points communs dans leur discours mais aussi des désaccords très clairs liés au budget dans la fonction publique entre autre.

Grand regret de la soirée, des thématiques importantes sont-quasiment- passées sous silence : la pauvreté en France, l’enseignement supérieur et la question des banlieues notamment. Evoquée dans le cadre des contrats de génération, François Hollande souligne l’intérêt de « les mettre dans les quartiers où il y a le plus de chômage, pour les jeunes » et au niveau  de l’Education national où Martine Aubry propose de mettre moins d’élèves dans les quartiers en difficultés. « On n’a pas parlé de la situation des quartiers, il faut qu’on en parle » insiste François Hollande à la fin du débat, mais il semble trop tard.

François Hollande s’est donné l’image d’un candidat déterminé, ambitieux, le poing fermé pour évoquer les difficultés que rencontre l’Hexagone (notamment au niveau de la dette publique, la réforme fiscale). On la senti plus motivé, n’hésitant pas à user du « je », « moi », « ma », « je veux ». Martine Aubry quand à elle s’est montrée plus tendue, nerveuse, ce qui lui a valu de bafouiller quelques fois sur certains mots. Plus à l’aise en milieu d’émission, elle n’hésite pas à revenir sur son expérience de « numéro 2 du gouvernement » dans le passé, celle de premier secrétaire du parti socialiste actuellement. Même si elle affirme ne pas vouloir « changer ses positions pour rassembler », son vocabulaire la mène sur ce terrain, Martine Aubry parle en « nous », « on » et s’attaque au  « je » vers la fin de l’émission pour exprimer son envie d’être Présidente « Le 7 mai j’irai voir Madame Merkel » sur la crise en Grèce. On ressent tout de même une certaine émotion dans ses dernières paroles, lorsqu’elle évoque sa vision de la Présidence, pourquoi elle se présente, elle va jusqu’à s’adresser face à la caméra, ce qui procure plus de sincérité et d’emprise dans son discours.

Martine Aubry ou François Hollande ? Les électeurs de ce dimanche donneront-ils une chance à nouveau à une femme de représenter le PS pour la présidentielle de 2012, ou alors se tourneront-ils vers celui qui les a guidés pendant 11 ans ? Tous deux souhaitent incarner le candidat du changement, un peu comme Nicolas Sarkozy en 2007. Il va falloir attendre dimanche soir, 20h pour savoir celui qui affrontera (peut-être) notre Président actuel en avril prochain.  Patience !

Imane Youssfi

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