Samedi matin à Bondy, en plus du poisson et des caleçons rideaux « tue l’amour » du marché, on pouvait trouver, un peu à l’écart des étals, au bar du Moulin, un petit café Sarko, une manière un peu « tendance » de militer. Des élus UMP micro à la main s’adressent aux badauds qui les entourent, attentifs aux discours de ces tribuns et aux collations qui tournent; boissons des plus délicieuses au regard de certaines mines réjouies. Tout a meilleur goût quand c’est gratuit.

Il n’y a pas foule au bar du moulin, une vingtaine de personnes tout au plus. « Mais les gens viennent et repartent » m’affirme Georgia Vincent, élu UMP de Bondy. Preuve à l’appui, les 78 signatures de soutien au candidat UMP récoltées dans la matinée. Les personnes âgées représentent une grande majorité du contingent réuni au bistrot; exception faite de deux juniors, sympathisants UMP : notre Kamel El Kozy et un dénommé Karim qui a pris sa carte parce que « droit rime avec devoir » dit-il. Il y a également un jeune couple, attablé  devant une pizza rongée, pris au piège par l’événement tellement ils ont l’air d’avoir mal à la tête : « on revient de boite » précise le jeune homme, « on ne savait pas qu’il y avait ce truc, sinon moi Sarkozy je l’aime bien ». Avis que ne partage pas la jeune fille en survie, enlacée dans ses bras.

Eric Raoult, maire du Raincy, conclut ce café Sarko en parlant de sécurité. Pour faire bref, le problème, d’après ce que j’ai choppé au vol des cinq dernières minutes, ce sont les petits de douze ans qui agressent les mémés et qui savent qu’ils ne seront pas punis parce qu’ils ne sont pas responsables devant la loi. En sortant du bar, le député UMP très sollicité, essaye de répondre à toutes les demandes : tel veut lui parler de la dévalorisation des diplômes, tel autre d’un rendez-vous à la mairie du Raincy.

« Très peu de jeunes sont venus ce matin » confie Georgia Vincent avant de donner son analyse du peu d’intérêt de la jeunesse bondynoise pour cette manifestation : « plusieurs réactions peuvent être observées. Certains ont une attitude de rejet, prennent le tract et le jettent un peu brusquement. D’autres affirment vouloir se battre contre lui (ndlr : Sarkozy), se confronter à ses idées. C’est normal, ces jeunes ont plutôt une sensibilité de gauche et habitent dans un département rebelle… »

Idir Hocini

Idir Hocini

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