L’hexagone a été submergé par une vague bleue au deuxième tour des élections départementales. Plusieurs pronostics voyaient la Seine-Saint-Denis passer à droite, elle restera finalement rose et rouge. A Bondy et Bobigny, les résultats créent la surprise.

Inattendu : Le canton de Bondy bascule à droite

Canton N°6 (Bondy, Pavillons-sous-bois et le bureau N°13 de Bobigny), le 1er tour de ces élections départementales en Seine Saint-Denis a montré un score serré entre le PS du duo Sylvine Thomassin  -Gilbert Roger (32,92%) et la coalition UMP-UDI incarnée par le binôme Stephen Hervé – Katia Coppi (32,52%).

Le PS, largement en tête sur la ville de Bondy avec  41% des voix contre un UMP-UDI à 20,50% et un FN à 20%. Cette ville compte d’ailleurs le plus d’habitants (55 000) comparé aux deux autres villes de ce canton (20 000  aux Pavillons-sous-bois et  1 103 inscrits pour le bureau N°13 de Bobigny).

Les abstentionnistes vont-ils venir aux urnes au second tour ? Les voix  FN du 1er tour  iront-elles pour certaines vers le PS ou l’UMP-UDI au second tour ? Vague rose ou vague bleu  ?

Ici, en ce dimanche 29 mars au bureau de vote de la maternelle Pierre-Curie il est 20h. Les portes se referment et le dépouillement des bulletins de vote commencent. 270 personnes sont venus aux urnes sur les 640 inscrits, soit 42% de participation au second tour. Sur les deux tables, deux tas se forment pour les deux candidatures et les piles prennent de l’ampleur « PS, UMP, PS, PS, UMP, UMP, UMP… »  disent les différentes voix jusqu’au comptage et recomptage final et le tout sous l’œil vigilant des participants de ce bureau de vote.

On aboutit  vite au résultat final qui nous mène à 119 voix pour le  PS et 122 pour l’UMP-UDI.  Aussi, 51 personnes sont venues uniquement voter au second tour mais le plus surprenant sont les 49 votants qui se sont seulement déplacés au 1er tour. Comment l’interpréter ? Il est certain que ces voix n’ont voulu aller ni vers les PS, ni vers la coalition UMP-UDI. Elles sembleraient vouloir en rester là, certainement au stade du FN ou peut-être autres raisons… Suspens. Derniers détails administratifs reglé et Mairie de Bondy pour remettre les bulletins de vote.

A la salle des fêtes de la Mairie de Bondy, les deux partis sont bien là présents à attendre avec leurs équipes les résultats finaux des 30 bureaux de vote de la commune et ensuite par extension du canton N°6.

Emotions, stress, effervescence règnent ici. Après l’attente, les résultats émergent avec pour la ville de Bondy la répartition suivante :  56% pour le PS contre 44%l’alliance UMP-UDI.  Sur le canton, elle est bien différente, à contre pied  de celle de Bondy avec 46% pour le PS et 54% pour l’UMP-UDI.

Hurlements, cris et applaudissements pour les grands vainqueurs de l’UMP-UDI pour ce second tour des élections départementales du canton N°6 de la Seine Saint-Denis.

Cristel FABRIS

A Bobigny, le Parti communiste prend sa revanche

Après une semaine de porte à porte et de tracts dans les boîtes aux lettres, le second tour des départementales pour le canton Bobigny-Noisy-le-Sec s’est terminé dimanche.

Contrairement aux élections municipales, les campagnes du PC et de l’UDI n’étaient pas aussi vives. Mais ce soir, le parti communiste prend sa revanche, un peu comme ci c’était le 3e tour des élections municipales d’il y a un an jour pour jour. Dans la ville, pas de grande surprise à entendre les balbyniens. « Les communistes étaient tellement déçus et sous le choc de perdre leur mairie après 95 ans, qu’ils ont tout misé sur les départementales. Et ça a payé », confie Sonia une habitante de 35 ans.

Au bureau 1 situé dans le hall de la salle des fêtes de la mairie, le scrutin était majoritairement rouge. Le bruit qui a aussitôt couru, a attiré des dizaines de partisans communistes dont l’ancienne maire, Catherine Peyge. Son ancien premier adjoint Abdel Sadi remporte ces élections et c’est une énorme victoire pour eux, à tel point que l’Internationale résonne. « La ville garde un peu de son rouge historique, nous avions vraiment peur, pas autant que pendant les municipales mais assez pour parfois avoir des doutes dans la journée », raconte Samuel, un jeune de 24 ans qui baigne dans le militantisme communiste depuis sa naissance.

Sur les réseaux sociaux, les explosions de joie se multiplient, pas seulement pour crier victoire, mais aussi pour clamer la fierté d’avoir battu l’UDI, ce parti qui a réussi à prendre la gestion de la ville le 30 mars 2014. Le binôme PCF Labbé – Sadi obtient donc 52,8 % des voix contre 47,2 % pour les UDI Rivoire – Gibier. 

Inès El laboudy

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