Henri Guaino est le premier homme politique de droite à se prêter à l’exercice des questions-réponses pour la troisième saison du Bondy Blog Café. Sa carrière d’homme de l’ombre de l’ex-Président, ses références aux grandes figures de gauche, son interprétation des répercussions du discours de Dakar et bien d’autres sujets ont été évoqués avec le député des Yvelines. Moments forts.

De Chirac à Sarkozy, de la fracture sociale à l’utilisation de Blum et Jaurès, Henri Guaino a longtemps été considéré comme un homme de l’ombre, et important innovateur de la droite dans le style. Les blogueurs l’ont interpellé sur le paradoxe entre son histoire personnelle et sa conviction actuelle, qui est par exemple celle que les députés ne sont pas assez payé. Balla  a notamment lu un extrait de sa biographie en lui disant que c’était « la nuit et le jour ». Le député a répondu à la polémique avec cette déclaration : « Tout le monde dans la société peut dire je ne gagne pas assez d’argent sauf les députés. Pourquoi ? » Pour lui, « diminuer le salaire des députés ne diminuera pas la misère ».

Henri Guaino ne voit rien de choquant dans l’emprunt de références de gauche, « Albert Camus n’est ni un homme de droite ni un homme de gauche ». Pour lui, « être gaulliste c’est dépasser la droite et la gauche ». Le député a répondu à la question de Rémi qui l’interpellait sur les difficiles liens entre le sarkozysme et Jaurès, « il appartient à notre histoire », « la gauche n’a pas le monopole de ses penseurs ».

Les échanges entre le député et les blogueurs étaient passionnés, notamment lorsque les blogueurs ont évoqués le bilan de Sarkozy. « Tout le système bancaire français et européen était au bord de la faillite ». Selon lui, Nicolas Sarkozy à surtout sauvé les meubles de la maison France, il est plusieurs fois entré dans une posture de défense du bilan, notamment en évoquant les internats d’excellence qui était à ses yeux une mission d’intérêt général : « L’élitisme est la seule façon de donner une chance à tous les enfants ».

Les échanges ont tourné autour du retour probable de Nicolas Sarkozy aux affaires, « ce n’est pas moi qui en parle ce sont les médias ». Faïza a interpellé le député sur son investiture aux Yvelines et non à Arles, « qui est vu comme un parachutage pour beaucoup d’entre nous ». Henri Guaino a expliqué qu’on ne se présentait pas dans une circonscription pour se faire battre et qu’une élection était une rencontre. « Churchill a gagné la guerre et perdu les élections, il a fait ce qu’il avait à faire ».

Discours de Dakar : le mea culpa impossible

Pour l’ex-conseiller, il s’agissait de défendre « la dignité de mon discours ». D’après lui, ce discours est une continuité de celui d’Aimé Césaire de 1956, « laissez entrer les peuples noirs sur la scène de l’histoire ». Balla a souligné le problème de contextualisation des deux discours. Les blogueurs ont exprimé leur difficile perception de ce discours, surtout après les obsèques mondialement célébrées de Nelson Mandela.
L’identité nationale a aussi été abordé au travers un reportage de Faïza. Henri Guaino a été interrogé sur la question du renvoi systématique des origines. Pour lui, « il faut insister sur ce qui nous unis, pas sur ce qui nous divisent ».

Parmi les habituelles questions adressé à Guaino à la fin de l’émission celle de Mehdi, 14 ans, « vous avez dit que vous pleuriez quand vous entendiez les discours de Sarkozy , je vis dans une période de crise avec beaucoup de gens qui vivent dans la difficulté autour de moi, est ce que ça vous fait pleurer aussi ? »

Saïd Harbaoui

Bondy Blog Café sera diffusé samedi 21 décembre à 12 heures sur FranceÔ et dimanche 22 décembre à 13 heures sur LCP.

Articles liés