C’est à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) que Jean-François Copé a donné son dernier meeting de président de l’UMP le soir du mercredi 11 juin. Accueilli par le maire , Bruno Beschizza (UMP), le député-maire de Meaux démissionnera officiellement le 15 juin prochain.

Des cars venus de Meaux, militants, sympathisants, médias, une femme portant un tee-shirt « On t’aime JFC » attendent l’élu de droite. C’est aux alentours de 19h50 que Jean-François Copé fait son arrivée, avec sa femme, à la salle Chanteloup. Tous se tournent vers le président de l’UMP. Une foule l’encercle et se dirige en un bloc à l’entrée de la salle. 

20140611_19574020140611_195740Accueilli sur une musique, accolades, poignée de mains, un public qui scande « Jean-François ! Jean-François ! », le député-maire de Meaux apprécie et s’installe sur l’estrade. Bruno Beschizza  ouvre le bal à la tribune : « Qu’il est bon de t’accueillir, Jean-François. Merci pour la vague bleue aux municipales ! »

« En venant ici, je savais que je venais chez un homme de valeur »

C’est un Jean-François Copé jouant sur l’émotion qui s’est montré en public mercredi soir. Le député-maire de Seine-et-Marne a mis en avant son bilan, à l’UMP, à Meaux.

Pourquoi Aulnay ? Le futur ex-président l’exprime en vantant la victoire de son ami Bruno Beschizza ici, en Seine-Saint-Denis, « en venant ici je savais que je venais chez un homme de valeur ». L’affaire des fausses factures, il dit l’avoir découverte très récemment, ce fameux « 16 mai » (dans un article de Libération, ndlr). Aussi, il souhaite déposer dès la semaine prochaine une proposition de loi visant à faire transparence sur tous les partis politiques.  

« Nous avons fait ensemble de grandes et belles choses pour notre parti et notre pays »  affirme-t-il. La droite décomplexée qui « n’a aucune complaisance avec l’extrême droite« , l’immigration qu’il souhaite « reconsidérer » on fait entres autres, partis des thèmes abordés.

« J’ai tendu la main bien souvent, beaucoup l’ont prise, d’autres l’ont refusée » explique-t-il. La guerre des chefs à l’UMP a laissé des séquelles au sein du parti et s’en ressent dans le discours de son président. Ce dernier tacle implicite des membres de son parti dont on devine les noms, « oui c’est une épreuve, je le vois dans les regards tristes de mes amis et dans les sourires de quelques uns ».

Applaudi, son prénom crié par les sympathisants et militants, Jean-François Copé termine son discours en citant Molière et Boileau avant de chanter la Marseillaise. C’est une nouvelle fois, une foule qui s’agite autour de lui et le raccompagne à sa voiture. A la sortie, Bruno Beschizza interrogé sur le choix de la ville d’Aulnay pour accueillir le dernier meeting de Jean-François Copé  répond : « parce qu’ Aulnay est un symbole positif dans l’histoire ! Aulnay est une ville que tous le monde pensait perdue pour la droite. »

Lors des primaires en 2012, Jean-François Copé  disait comprendre l’exaspération, dans certains quartiers, des parents qui voyaient leurs enfants se faire voler leur pain au chocolat « par des voyous qui lui expliquent qu’on ne mange pas pendant le Ramadan. » Hier, c’est dans ces quartiers qu’il a donné son dernier meeting. Un comble ?

Imane Youssfi

Articles liés

  • À Bobigny, la Nupes peine à trouver son public

    Contre la réforme des retraites, les frondeurs de La France Insoumise ont tenu un meeting à la Bourse du Travail de Seine-Saint-Denis. Nous avons suivi ce rassemblement tenu au même moment que celui du chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon. Reportage.

    Par Malika Cheklal
    Le 20/02/2023
  • Les lycéens de La Courneuve vent debout contre la réforme des retraites

    La troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites bat son plein ce mardi 7 février. Le mouvement prend de l’épaisseur, notamment chez les jeunes qui pour certains vivent leur première manifestation. Le Bondy Blog a suivi la mobilisation des élèves du lycée Jacques Brel de La Courneuve. Reportage.

    Par Névil Gagnepain, Aissata Soumare
    Le 07/02/2023
  • Le problème Roussel des élus des quartiers populaires

    Dans l’ancienne banlieue rouge, les élus locaux du PCF sont légion à serrer les dents face aux sorties réactionnaires de leur secrétaire national. L’omniprésence médiatique de Fabien Roussel et son éloignement manifeste des fondamentaux du parti commencent à être ouvertement critiqués. (Un article d'abord publié chez Mediapart, dans le cadre de notre partenariat).

    Par Héléna Berkaoui, Olorin Maquindus
    Le 04/10/2022