« Voter pour exister ». Voilà le message que sont venus marteler Jamel Debbouze, La Fouine, Grand Corps Malade et Yvan Le Bolloc’h, aux jeunes de Clichy-sous-Bois. Ces « stars du show bizz » ont répondu à l’appel du Collectif ACLeFeu, qui veut réitérer l’exploit de 2007 : avoir un taux de participation important pour la prochaine présidentielle. Le but pour Mohamed Mechmache du Collectif ACLeFeu, c’est d’inciter les jeunes des quartiers à aller voter, et surtout de faire en sorte « que les quartiers ne soient pas des déserts politiques. »
Les personnalités encouragent les jeunes à « aller chercher leurs droits » et à ne plus se résigner et se lamenter. « Il faut arrêter de régresser et se prendre en main. Il faut arrêter de tout attendre des institutions » déclare Jamel Debbouze. Des conseils sont donnés pour « être acteur » : s’intéresser aux propositions des politiques, se tenir au courant de l’actualité. Hormis Jamel Debbouze qui déclare qu’il votera à gauche, aucune consigne de vote n’est donnée.
Un parallèle est fait avec les révolutions arabes : « certains se sont immolés pour obtenir ce droit de vote » rappelle Yvan Le Bolloc’h. Dans la salle, les jeunes font part de leurs doléances, et font le constat suivant : « les politiques nous ont abandonnés. Les émeutes ont eu lieu il y a 6 ans déjà et rien n’a changé. » Les problèmes subsistent : pas d’emplois, mauvaise desserte des transports. « Je mets une heure trente pour aller voir un film au cinéma le plus proche » regrette Nassima. Cette étudiante a répondu à l’appel du Collectif et ira s’inscrire sur les listes électorales.
La gauche est mal perçue auprès de la jeunesse, « on a un contentieux avec elle. Elle est censée aider. Et ce n’est pas le cas dans les faits » regrette Samir. Un point de vue partagé par Olivier Klein, nouveau Maire de Clichy-sous-Bois, qui reconnait que « le PS a sa part de responsabilité. » À l’issu de ce débat, les jeunes se rendent à la Mairie pour s’inscrire sur les listes électorales, avec la ferme intention de faire bouger les choses. Car après le 31 décembre, il sera trop tard.
Latifa Zahi