LA MESSE EST DITE. Quatorzième épisode de la chronique dominicale de Lansala. La politique est essouflante, alors pour reprendre de l’air, rien de mieux qu’un mauvais blockbuster américain.

La vie suit son cours, je laisse mon empreinte le temps d’un set !

Je reviens de mon exil, de mon escale en Bretagne, de mon voyage à Cancale. C’est fini la pêche au crabe, les parcs à huîtres, les plages de Saint-Malo et la visite de son grand aquarium ! Au revoir à toi Cancale et rebonjour à toi Paris, cette ville adepte du mauvais temps. J’ai envie de me changer d’air, mon esprit par à la dérive !

J’allume la télé pour m’informer, pour voir de quel côté tourne le vent. Déboussolé, je zappe cette vieille téloche qui parasite mon cerveau. Qu’est-ce qui se passe dans le reste du monde ? En France on secoue la moquette de l’affaire Tapie, Turquie c’est l’hécatombe, Afrique du Sud : Nelson Mandela est entre la vie et la mort … Raz-de-marée d’information, trop d’info tue l’info !

Je m’en vais bifurquer dans une salle obscure, goûter au 7e art ! Pluvieuse dégustation mettez vos imperméables, il va pleuvoir ! Il faut savoir que ce film a été choisi par mon ami. Il s’est perdu en plein brouillard, paix à son âme. Le film s’intitule : After Earth ! Il me fait penser à ces sucreries anglaises, à la menthe, que l’on mange accompagné d’une tasse de thé : les After eight. Un titre en général c’est censé mettre à l’eau à la bouche, là ça m’a juste donné envie de me faire une boisson chaude.

Bienvenue dans ma galère où les clichés se font la courte échelle. Ça commence par une voix off fluette. Elle était tellement désagréable, que si je pouvais entrer dans le film je lui mettrais volontairement 4 gifles ! Il vient se présenter avec des infos qu’on sait déjà : la Terre va mal et c’est de notre faute à tous ! Tiens ça me rappelle vaguement quelqu’un ce discours moralisateur d’un héros pour ados prépubères : Capitaine Planète.

La terre n’est plus, la cause n’est autre qu’une attaque extraterrestre. Les êtres humains sont obligés de migrer ailleurs pour échapper à la menace. Il fallait que E-T se rebelle et nous ramène sa bande tout droit échappée de la zone 41. C’est du réchauffé, à croire qu’il n’y a qu’un seul scénariste pour le tout Hollywood. Il y a la Guerre des Mondes, Phénomènes, la Planète des singes et tout récemment Oblivion avec un pitch quasiment similaire. Tom Cruise a juste été remplacé par Will Smith et son rejeton Jaden Smith.

C’est l’ histoire d’un père et son fils, ils sont tous les deux enrôlés dans unité militaire internationale qui lutte contre les envahisseurs. Leurs vaisseaux se crashent, ils sont les seuls rescapés. Cypher (Will Smith) et Kitai (Jaden Smith) se retrouvent 1000 ans après que l’espèce humaine a fait son exode vers une autre planète. La terre a évolué et est devenue très hostile pour l’être humain. C’est une aventure qui se veut sentimentale, mais sans les émotions. Étourderie ou bâclage intentionnels, entre les deux mon coeur balance ! Le concept du film discrédite l’histoire qui se veut dépourvue de complexité.

Nous sommes entraînés dans un rite de passage entre un père et son fils, dans un univers post-apocalyptique. Pourquoi ne pas le faire dans une partie de pêche ou sur une console de jeux ? On joue les G.I. Joe avec le sempiternel couplet patriotique. On fonce voir un film de science-fiction avec des effets spéciaux datant d’Indépendance Day, avec quelques touches modernes. La faune et la flore sont comme mises sur pause, rien de quoi fouetter un chat. Où est passé le budget mirobolant allouer à ce genre de films ? After Earth a des allures d’Alien ou de Predator avec un extraterrestre doté d’une intelligence pour traquer les humains. On peut qualifier ce film de nanar, les fans de Twilight ne seront pas déçus. Autrement dit c’est un film d’ados décérébrés qui trépignent à chaque apparition de la famille Smith en combinaison moulante.

Si voulez de la vraie science-fiction demandez à tonton : Contact, Rencontre du troisième type, La Mutante, La Mouche, même l’intégralité de la série X-files, Au-delà du réel, feront l’affaire. Tout mais s’il vous plaît pas ce film.

C’est une éternelle mascarade qui se trame sans mascara.

Lansala Delcielo

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