Je viens de recevoir un SMS de Roland Rossier, le journaliste qui va me remplacer à Bondy est arrivé à la gare. Je vais aller l’accueillir. Il passera une nuit à l’hôtel. Demain, la ligne téléphonique sera installé, Roland pourra inaugurer le lit « clip-clap ».

Je sors de l’hôtel. Je viens d’aller frapper à la porte d’Aurore. Paolo doit encore prendre quelques photos d’elle. Elle a froid, me demande un service: des clopes. Ok. Sur la route de la gare, je rentre chez le Turc. Il fait épicerie. « Un paquet de Malboro rouge. Avec un ticket ». Il me regarde. « On ne donne pas de ticket! » Mais moi je refuse de payer ces saloperies de ma poche. Ce poison, c’est pour ma note de frais. « Ce n’est pas pour moi, « Hamdoulila » (Dieu me bénisse)! L’expression m’a échappée. Il n’y a pas une semaine que je suis ici et voilà que je parle comme eux. J’ai l’impression d’avoir vécu un mois à Bondy. De faire partie de la grande famille de l’hôtel. Ici, à Bondy, j’ai rencontré des gens fabuleux. Mais j’ai aussi rencontré beaucoup de misère et de désespoir. Les gens ont un énorme besoin de parler. Comme à la fin d’un film, lorsque les noms défilent sur l’écran, j’aimerais remercier Mohamed Djeroudi, l’animateur de jeunesse. Il en faudrait des milliers comme lui, dans toutes les banlieues françaises. Des hommes qui se démènent pour leur prochain. Sa femme Bahdja et sa fille Faten lui disent souvent qu’il est trop gentil. Reste comme tu es Mohamed! Tu es un grand.

Je vois Roland Rossier, avec pour unique bagage deux petits sacs. Il vient pour explorer l’aspect économique des lieux. Bonne chance collègue!

Par Sabine Pirolt

Sabine Pirolt

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