Derniers articles
-
Trappes : « On a toujours le seul point de vue de la police, jamais celui des habitants »
Après plusieurs nuits de tensions entre forces de l’ordre et habitants du quartier des Merisiers, le thermomètre ne cesse de grimper. Mais Trappistes et police sont depuis longtemps en froid. Reportage sur place. La dame de la météo, à la télé, a dit qu’il ferait très chaud. Elle a dit « fortes chaleurs », elle n’a pas […]
-
Malik et Tewfik sont dans une voiture
Voilà, enfin, ta dernière interview. Tu n’en as pas marre des journalistes et toutes ces questions qui se répètent ?Tewfik : Non, jamais. J’en n'ai pas marre. Franchement, à chaque fois que l’on parle du film, il y a des questions qui reviennent… Ça fait toujours plaisir de parler d’un bon film plutôt que d’un film que l’on n’aime pas. J’imagine les gens, et il doit y en avoir un paquet, qui font un film, qui ne l’aiment pas forcément, et qui sont obligés d’aller le défendre devant la presse. Là, il y a toujours des choses à redire.
-
Adèle, l’amie
Elle était l'inconnue. Elle était celle que personne ne connaissait, ou à peine. Il était tôt ou il était tard. À Cannes, il n'y a pas vraiment d'heure. Là-bas, il est toujours toutes les heures. La salle Lumière, gigantesque, à l'écran infini qui s'étire de tous les côtés, se comblait. Tout le monde n'a pas pu entrer. Les recalés, comme devant une boite de nuit, faisaient la gueule. Ils voulaient voir, ils voulaient vivre ce film, comme les autres. Comme tous ceux qui, en sortant, ont dit : « C'est magnifique ». Mais la salle était pleine. Même les strapontins, pris d'assaut par les culs.
-
Né quelque part, près des étoiles
Des fois, c'est le hasard. Des fois, le destin. Des fois, on ne sait pas, un fou mélange des deux. Hier, t'as vu, le soleil n'était pas encore parti se faire foutre. Il brûlait toujours, là-haut, comme un prince. La Croisette chauffait sa voix. C'était le grand chamboulement des voitures officielles. Il y avait, très loin, des klaxons et des fans affamés de stars. Cannes, c'est la ville des impossibles, où chacun court après quelqu'un, où les filles portent toutes des robes qui brillent et les hommes, des costumes, tous noirs.
-
Visite de Jean-Marc Ayrault à Clichy-sous-Bois
Il faut suivre le mouvement. Comme des moutons. Ne poser aucune question, ne pas se demander si tout cela est normal, ne surtout pas se dire si c'est la vie ou non. Il faut juste suivre le troupeau enchaîné et se taire. Regarder le spectacle donné, les personnages mouvants, les entrants, les sortants, les figurants. Un déplacement de ministre se vit comme, soit comme un combat, soit comme une pièce tragi-comique. On allait pas se battre, alors on les a laissés nous porter.
-
De Bondy à Bagdad
Cher Nadir, Toi, assis dans un coin, dans cette cellule miteuse. Tes doigts rongés par la crasse, même pas tremblotants. La tête, un peu baissée, souvent levée. Et tes yeux qui regardent loin, loin derrière. Qui regardent les bouts de ciel, à travers cette minuscule fenêtre. Le ciel, il est peut-être bleu, peut-être gris, mais […]
-
Yamina Benguigui: « On dit que le gouvernement ne fait rien, c’est pas vrai »
Il y a une photo d'elle et Nelson Mandela. Il y a un canapé blanc cassé, de la moquette, une bibliothèque. Il y a un téléphone, ceux des administrations, à la sonnerie d’hôpital. Il sonne. Elle répond. "Ça fait 25 ans que je lui ai pas parlé, et là." Là, elle lui parle.
-
Alma est Lolo
C’est une rencontre Elle arrive en retard. Depuis ce matin, elle confond aujourd’hui avec la veille. Ou le lendemain. Ca arrive, parfois, de perdre le fil du temps.
-
Aung San Suu Kyi, un ange à Paris
Avenue de Lamballe, Paris 16e. Des démineurs sont en action. Ils entourent une voiture immobilisée au milieu de la route, et la trifouillent pour voir au cas où. Les démineurs lâchent des incantations au talkie-walkie.